Le blog de Richard


Abuseurs publics dénoncés

Il me faut ajouter ma voix. Tout le monde en parle tant. Pourquoi pas moi aussi.  Je parle de l’abus que font certains de leur pouvoir.

Des profiteurs. Sans trop de scrupules. À l’affût. Aptes à s’insérer par une faille pour n’en sortir qu’à leurs conditions. Des stratèges qui dictent leurs volontés à l’autre partie, captive, soumise.
Je parle de l’abus de la confiance que d’autres ont mis en ces gens qu’on croyait du service public. Qu’on croyait partenaires. Qu’on croyait, point.

Les abuseurs publics n’ont franchement rien de drôle.

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Ne me méprenez pas sur mes intentions.

Je ne suis pas en train de livrer mes états d’âme sur l’affaire Gian Gomeshi, l’animateur vedette de Radio-Canada anglais, mis à pied pour des rumeurs de harcèlement sexuel qui s’approchent de plus en plus du criminel à mesure que les témoignages de victimes présumées sortent de l’ombre.

Commenter le comportement appréhendé des deux députés libéraux à l’égard de deux députéEs néo-démocrates n’est pas non plus de mon ressort. Du moins, pas ici, à la maison peut-être, entre amis, pas comme blogueur corporatif.

Non, ce qui m’intéresse dans l’actualité de la semaine courante réfère plutôt à la forme de mea culpa de Visa et MasterCard.

Après avoir abusé publiquement et effrontément de leur statut de duopole face à des marchands protégés par aucune loi et ce, depuis des décennies, voilà que, sentant la soupe bouillir, les deux multinationales acceptent volontairement, en même temps, mais indépendamment l’une de l’autre – c’est fou comment le pur hasard peut parfois faire arriver les choses – de réduire de 10 % les frais exigés des détaillants sur chaque transaction par carte de crédit. Lire à ce sujet notre article.

Pour arriver à pousser Visa et MasterCard à lâcher le capitalisme sauvage pour commencer à s’inscrire dans des relations d’affaires motivées par la pérennité de toutes les parties prenantes, il aura fallu dénoncer et dénoncer encore. La démarche a pris forme au Conseil québécois du commerce de détail en 2011 et en parallèle au Retail Council of Canada. L’AQMAT a dès le début emboîté le pas.

Lettres, pétitions, conférences de presse, représentations au niveau provincial comme aux deux chambres du fédéral n’ont eu de cesse que lorsque le gouvernement du Canada s’est engagé à négocier un contrat social avec les émetteurs de cartes de crédit, entente appelée Code volontaire.

Trois ans d’efforts et qui n’arrêtent pas avec l’annonce de cette semaine. Il faudra surveiller nos billes, lire entre les lignes de nos factures de transactions de cartes de crédit afin de s’assurer que les réductions promises soient livrées dans les faits.

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Un abuseur continue tant qu’il n’y a pas de plainte. Il mise d’ailleurs sur ce silence. Ce n’est que lorsque la plainte devient déferlante qu’il est forcé de changer.

On peut se féliciter d’avoir amené Visa et MasterCard à réviser à la baisse leurs tarifs moyens. Belle bataille, sans perdre de vue que la guerre à gagner consiste ultimement à nous charger un tarif FIXE, peu importe la couleur de la carte de crédit. Le marchand n’a pas à voir sa marge bénéficiaire fluctuer selon qu’un consommateur paie avec une carte normale ou platine à points.

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Impossible de ne pas déborder du cadre corporatif de ce blogue sans enjoindre toutes les femmes victimes d’agresseurs à se faire entendre et à se faire voir sur #AgressionNonDénoncée.


PME: Pour Mieux Expliquer

Du 20 au 24 octobre, nous avons enrichi la programmation de la Semaine de la PME avec une virée dans cinq usines. L’occasion servait à réinventer le sens des lettres PME pour leur faire dire: Pour Mieux Expliquer.
Dans notre secteur, contrairement à l’alimentaire ou au monde pharmaceutique, le consommateur peut rarement compter sur l’étiquetage pour connaître la provenance ou la traçabilité des produits, ou pour expliquer les ingrédients qui peuvent justifier un prix de vente. Le rôle du conseiller, en magasin, occupe donc une place de premier plan pour bien guider les clients.
C’est à ça qu’a encore servi la Tournée du Patron, initiée par l’AQMAT sous un thème clair : Pour vendre plus, il faut mieux expliquer!
Chapeau aux directions de ces cinq usines qui ont ouvert leurs portes pour accueillir environ 150 marchands curieux de tout connaître, solidaires des fabricants Matériaux King, Novik, Resisto, Portes Lemieux et UsiHome.
Il nous semble encore plus nécessaire de savoir mieux présenter aux clients les articles et matériaux assemblés et souvent fabriqués dans son coin de pays quand on jette un oeil sur la dégringolade des emplois et de la contribution du secteur manufacturier à l’économie du Québec.
De 1976 à 2004 à 2012, la part des emplois manufacturiers sur l’ensemble de la population active est graduellement passée de 23 % à 18 % à 12 %.
Le poids de la fabrication dans le Produit intérieur brut du Québec s’établissait à 15 % en 2012 alors qu’il représentait 16,9 % en 2004 et 17,3 % en 1984.*
Si un garrot n’est pas appliqué, on se dirige vers un déséquilibre des intrants économiques qui fragilisera notre société; nous ne pourrons demeurer compétitifs ni indépendants si le Québec dépend trop des services, beaucoup moins créateurs de richesses.
Comme le font les acteurs de l’agro-alimentaire, ceux des industries culturelles également, nous devons penser à acheter local et à faire acheter local aux consommateurs. 

 

*Compilations de Cirano à partir  des données de l’Institut de la statistique du Québec.


Le prix de la structurite

Je ne l’avale toujours pas, cette nouvelle. Je ne parle pas des événements survenus à Ottawa ni ceux de Saint-Jean-sur-Richelieu sur lesquels je ne dirai rien tellement tout a été écrit avec du sang ou des larmes.

Je parle du palmarès des coûts des services municipaux rendu public par les médias. Cette étude du Centre sur la productivité et la prospérité des HEC m’a littéralement renversé. Surtout au niveau des salaires et des conditions de travail.

Les cols bleus, vous savez, les employés municipaux qui ramassent les feuilles, bouchent les nids de poule, etc., gagnaient en moyenne en 2012 une rémunération de 75 699 $, avec un pic moyen s’élevant à 93 029 $ à Montréal. Un pic moyen peut signifier que certains gagnent 50 000 $ alors que d’autres gagnent 150 000 $. On parle toujours ici d’individus sans responsabilité de personnel ni de budget.

Les cadres et les contremaîtres, eux, sont rémunérés à hauteur moyenne de 130 726 $ pour l’ensemble des 766 municipalités étudiées. La métropole remporte la palme encore ici en leur versant une rémunération de 166 334 $ en moyenne. Reprenons la même formule: certains petits patrons de sous-départements reçoivent 80 000 $ pendant que des collègues sont payés un quart de million.

La Presse et Le Soleil titraient avec raison ce mardi: « Bar ouvert ».

Qui plus est, ce dont on parle ici, la rémunération globale – qui comprend le salaire et les charges sociales – a connu une hausse moyenne de 5,3 % par année dans l’ensemble des municipalités depuis 2008.

Et vous, avez-vous versé aux employés de votre quincaillerie ou de votre usine des augmentations moyennes de 5,3 % depuis 2008?

La tour d’ivoire de Montréal a accordé une augmentation de la rémunération globale de ses effectifs de 12,7 % chaque année depuis quatre ans. En d’autres mots, les salaires et la valeur des avantages sociaux ont augmenté de 50 % à Montréal en cinq ans.

On se dirige vers un mur, estime le chercheur. «Les citoyens ne peuvent pas payer des augmentations de 5, 6, 7 % par année à long terme. Ce n’est pas possible. Les augmentations de taxes nécessaires pour soutenir ces hausses de salaire sont importantes. Et les citoyens n’ont pas les augmentations de revenus correspondantes.»

Il y a définitivement deux Québec. Le monde public et le monde privé. Et entre les deux, un indécent fossé.


Mythes sur les femmes dans la construction

Cette semaine, comme cela m’arrive parfois, je cède ma plume virtuelle à un autre dirigeant. Cette fois, il s’agit d’une dirigeante, la présidente de l’organisme Les Elles de la Construction.

Rose Fierimonte, qui gagne sa vie comme présidente de Dorbec Construction, réagit ici à la désillusion qui existe envers les perspectives d’emploi dans l’industrie québécoise de la construction pour les travailleurs féminins.

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Avec le taux d’abandon très élevé pour les femmes œuvrant dans l’industrie de la construction au Québec, les statistiques parlent. C’est très dommage… et j’espère que les futures générations de femmes n’auront pas à rencontrer autant d’obstacles.
Pour certaines femmes, l’aide d’un père, d’un frère, d’un conjoint ou d’un cousin peut faciliter l’intégration d’une femme dans un métier non traditionnel, mais il n’y a pas de garantie et malheureusement ce ne sont pas toutes les femmes qui peuvent bénéficier d’un « coup de main ».
Cependant, il y a plusieurs ELLES de la construction qui ont persévéré et réussissent malgré leur isolement et tous les défis auxquels elles continuent de faire face. Il est important de garder l’espoir que peu à peu, avec la réussite de chaque pionnière dans cette industrie, le chemin se bâtit pour les femmes toujours plus solidement. Dans d’autres provinces canadiennes, les femmes sont beaucoup mieux intégrées dans l’industrie de la construction, alors pourquoi ne pas espérer la même réussite pour les Québécoises ?
Nous osons espérer que la situation va s’améliorer au Québec et les efforts déployés par la Commission de la construction du Québec (CCQ) pour l’intégration des femmes en construction leur apporteront le support que des pionnières comme vous et moi n’ont pas eu dans le passé. Après 26 ans de carrière en construction au Québec, j’ai été témoin de changements positifs et je me réjouis de savoir que des organismes comme la CCQ veulent « donner de la force aux femmes ».
Je suis d’accord pour affirmer que le changement prend du temps… mais l’importance c’est l’avancement ! Lorsque j’ai intégré l’industrie de la construction en 1988, je n’aurais jamais pensé que la chef de la CCQ serait un jour une femme, et vous pouvez imaginer ma grande joie lorsque Mme Diane Lemieux a été nommée présidente- directrice générale de la CCQ ! Une autre grande joie a été lorsque ma collègue et amie, Isabelle Perron, a réalisé notre rêve de fonder la première association des femmes en construction : Les Elles de la construction.
Chères ELLES de la construction, soyons tenaces et avançons unies et solidaires pour prendre davantage notre place dans cette industrie.
 
Rose Fierimonte
Présidente des Elles de la construction

P.-S. Visionnez avec plaisir l’entrevue avec deux patronnes dans la construction, Caroline Laberge et Bianca Verreault-Lamothe, accordée sur la chaîne V, le 30 septembre 2014.


Plus de Québécois, moins dans les régions

Je n’apprendrai rien à personne en rédigeant un blogue axé sur le vieillissement de la population et son effet sur la disponibilité à la baisse de la population active, c’est-à-dire apte à travailler.

J’espère cependant attirer votre attention sur quelques données de l’Institut de la statistique du Québec, histoire de se préparer à avenir différent d’ici 2036, l’horizon scruté par ces bonzes de la démographie.

Si l’on en croit les tendances, on sera 9,4 millions de Québécois en 2036. Cette augmentation de 17,3 % est cependant trompeuse. Les régions vont rapetisser en moyenne de 10 % à 15 %, pendant que le Montréal Métropolitain va se densifier, sa partie nord explosant de 40 % et plus.

Qui plus est, la majorité des régions du Québec connaîtra d’ici 2036 une baisse de population en âge de travailler. Seulement le quart de la centaine de municipalités régionales de comté du Québec connaîtra une croissance dans la catégorie d’âge des 20-64 ans. Ces municipalités se concentrent dans les régions de Montréal, Gatineau et en banlieue de Québec.

Les autres régions verront une diminution de leur population active, certaines perdant le tiers. La Gaspésie-Île-de-la-Madeleine, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay-Lac-Saint-Jean seront surtout touchés.

On se dirige vers une fracture importante. 

Heureusement, les statisticiens ne prévoient rien d’autre que des tendances. Ils n’extrapolent pas. Ils calculent. Leur profession ne prend jamais en compte les éventuels cataclysmes, pas plus que les actions que l’État ou les communautés peuvent poser pour changer le cours de leur avenir.

Il y aura, parce qu’il le faudra, des initiatives de discrimination positive en faveur du repeuplement d’employés dans les régions. Parce que ce n’est pas la survie de celles-ci qui est seulement en jeu, c’est aussi la capacité d’accueil du Grand Montréal sont les artères, avec une projection de 4,7 millions d’habitants, deviendraient aussi bloquées que les urgences inhospitalières.

Encore là, qui peut dire que nous serons aussi automobilistes qu’aujourd’hui, à voir les marathoniens, les cyclistes et les télétravailleurs devenir légions…


Le juge et le 2″ x 4″

Si on se base sur la décision que vient de rendre une cour de justice de Californie à l’effet de forcer les centres de rénovation Lowes de l’État à payer 1,6 million de dollars américains pour avoir induit en erreur les consommateurs, nous tous, ici, devrions commencer à mesurer chaque 2 x 4 pour vérifier qu’il fait bel et bien deux pouces par quatre pouces. Et non pas, disons, 1,5 x 3,5, comme c’est en fait souvent le cas.

Pour le futur, le même jugement invite nos cousins de Lowes à exiger de leurs scieries fournisseurs que la mesure du bois publicisée comme étant un 2 x 4 soit étiquetée 1,5 x 3,5. Sinon, la cour dit à mots couverts à Lowes que le marchand devrait lui-même y voir.

On est vraiment aux États-Unis pour assister à de telles poursuites loufoques.

Quiconque connaît un tant soit peu l’industrie nord-américaine sait comment le bois est gradé et vendu. La terminologie traditionnelle du 2 x 4 est basée sur les dimensions du bois vert, avant séchage et planage. Selon l’essence, une pièce de bois rapetissera un peu ou un peu plus. 

Franchement, la Californie semble chercher loin des manières de récolter des amendes sur le dos des entreprises.

Ce n’est pas tout. Le juge de la Cour Supérieure du comté de Marin, Paul M. Haakenson, un nom à retenir lors de votre prochaine confection de poupées vaudoues, étend le principe de l’exactitude aux autres dimensions de bois: un 2 x 8 doit mesurer deux pouces par huit pouces, sinon, ce n’est pas un coup de règle que la justice donnera sur les doigts des marchands, mais une autre amende de milliers ou millions de dollars s’ils omettent d’ajouter les dimensions exactes sous le nom publicitaire.

« Les consommateurs s’attendent à ce que les achats faits en magasin fournissent une information précise, en particulier lorsque des renseignements erronés pourraient conduire à des problèmes de construction de bâtiment, lesquels doivent reposer sur des données de mesure fiables », d’ajouter  le procureur du district judiciaire, Ed Berberian. 

Sur le coup, j’ai imaginé que Lowes n’accepterait pas de verser l’amende et porterait la décision en appel. L’entreprise semble plutôt vouloir collaborer, du moins obtempérer. Elle paiera.

Périodiquement, des inspecteurs d’une instance américaine de contrôle des poids et mesures visitent les détaillants. Il appert que la question des dimensions de bois est devenue là-bas préoccupante, rapporte Karen Cobb, porte-parole de Lowes USA. 

La porte-parole de Lowes indique que la bannière n’aura pas le choix de fournir sur les étiquettes, sous le nom habituel de 2 x 4, les dimensions exactes du produit, par exemple 1,5 x 3,5 pouces. 

Madame Cobb souligne que le procureur et Lowes ont convenu de plein gré à l’entente, car les deux parties partagent le même but. 

L’entreprise a immédiatement retiré tous les produits des tablettes pour les réétiqueter. Les publicités dans les circulaires et autrement devront aussi présenter les deux informations: le nom usuel et les dimensions exactes.

La mesure touche pour le moment une centaine de Lowes. On ne voit cependant pas pourquoi la procédure ne s’étendrait pas à toute la chaîne, même ici, au Canada.

En fait, je viens d’aller naviguer sur lowes.com pour constater que tous les produits affichent maintenant les deux informations,peu importe dans quel État le magasin est situé. 




En visitant le site canadien, j’ai remarqué que les dimensions exactes n’apparaissent pas en gros. Le prix est plus élevé, cependant. 🙂

Le jugement oblige aussi Lowes à utiliser les termes normalisés pour décrire les poids et mesures, en l’occurrence des pieds et des pouces plutôt que les symboles ‘ et « . La comparaison entre les sites américain et canadien de la bannière illustre aussi cette différence.

Quelle saga inutile, d’autant qu’aucun consommateur ne s’est plaint: la poursuite déposée au nom de l’intérêt public vient d’un inspecteur des poids et mesures. 

La situation n’est pas sans nous rappeler le zèle de l’Office de la langue française, acharné sur un restaurant italien qui employait des mots comme pasta ou calamari sur son menu, sans qu’une plainte ait été formulée par la clientèle. Bien au contraire.
Comme le commentait un Internaute hier, la sentence donne des allures de documentaire au film Idiocracy tant est fantaisiste la décision de la justice américaine dans le dossier des 2×4.
Au lieu de complexifier l’étiquetage, il suffirait de prévenir les consommateurs avec un avis du genre: Les dimensions des matériaux de construction peuvent différer légèrement de leur nomenclature commune en usage dans l’industrie de la construction.
L’avenue empruntée par le juge américain nous fait entrer dans un univers kafkaïen où on sera en droit légitime de se demander si une construction sera réputée conforme au Code du bâtiment si sa structure repose sur des  9,25″ x 1,5623″ achetés chez Lowes au lieu de 2×10 tel que prescrit. J’ironise, mais on n’est pas loin de la réalité. Faudra-t-il réécrire le Code du bâtiment?
Le cauchemar américain pourrait aussi conduire des avocats véreux à s’annoncer ainsi: « Vos murs laissent passer des sons? Votre plancher craque? Peut-être que votre entrepreneur a-t-il utilisé des matériaux trop minces. Appelez notre cabinet pour un dédommagement! » 
Et si le morceau de bois reste sous la pluie dans la cour à bois et se met à enfler un brin, devra-t-on changer de nouveau l’étiquette pour assurer au consommateur la conformité de ses dimensions?
Le sens commun fout le camp lorsque la bureaucratie nuit à la fluidité qu’on attend des relations entre un commerce et des consommateurs.

 

 


Le nouvel @rgent

Dans la même semaine, deux géants dans leurs secteurs respectifs, Canadian Tire et Apple, ont pénétré plus avant dans le virtuel. Rapprochant cet univers de notre réalité. Au point où les deux se confondent.

La fameuse devise en papier, née à peu près en même temps que moi, il y a fort longtemps donc, va continuer de vivre aux côtés d’une carte de points en plastique.

Les téléphones et même la montre Apple permettront de faire des paiements simplement en approchant son appareil d’un terminal en magasin*. Le montant de l’achat sera ajouté à la facture de téléphone ou directement débité du compte en banque.

L’idée de passer du magasinage physique au numérique et vice versa a bien pris racine parmi les habitudes des consommateurs. On le constate avec l’offre de wifi gratuit de plus en plus disponible dans les magasins.

Cette fois, on atteint un autre niveau avec l’intégration du digital dans l’activité commerciale traditionnelle.

D’apparence technologique, la mutation en cours amende l’expérience réelle de magasinage et d’achat que vit le client. Elle place ou replace le consommateur au coeur de la stratégie.

Tels des conseillers en chair et en os, des apps nourrissent l’appétit du client, dirigent intuitivement ses achats vers de plausibles besoins à combler, anticipent ses projets. Il ne reste au client qu’à voir, qu’à toucher réellement l’objet convoité, voire à l’essayer, toutes des actions seulement possibles en magasin. Heureusement pour nous!

Justement, comment la quincaillerie du coin peut-elle s’insérer dans la nécessaire création de son propre réseau virtuel dans le but d’améliorer la durée et le nombre de visites chez elle? Comment le virtuel peut-il générer la croissance de ses ventes?

Il s’agit de choisir parmi tous ces outils ceux qui favoriseront la proximité entre le magasin et le client. Vous savez, rappelez-vous ce qui prévalait jusque dans les années soixante-dix: on nous appelait encore par notre petit nom en entrant et on nous interpellait sur nos dernières vacances ou nos rêves de travaux.

Ne soyons pas nostalgiques. Il est de nouveau possible de fidéliser des clients à une marque, à une adresse aussi. C’est même nécessaire.

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Pour vous aider à rêver au mariage forcé entre l’imaginaire et le réel, je vous suggère comme pause rafraîchissante, comme moment de recul, d’aller voir la pièce présentée jusqu’au 18 octobre par le compagnie Jean-Duceppe et où on m’avait invité à la première. Les personnes qui ont réellement inspiré Peter Pan et Alice au pays des Merveilles côtoient leurs personnages sur scène. Une belle soirée pour réfléchir à son magasin en dehors, mais vraiment en dehors des sentiers battus.

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* Bien que la puce NFC soit déjà présente dans certains appareils Samsung ou LG et utilisée notamment par Google, on estime que les trois quarts des utilisateurs actuels de l’iPhone resteront fidèles et voudront acquérir ces pseudos nouveautés. Cité dans La Presse, un professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, Benoit Duguay, insistait sur la dévotion à la marque Apple qui relève presque, selon lui, d’un comportement tribal, voire religieux. 


Comme un bon père de famille

Distorsion de la réalité économique. Réduction de la marge de manœuvre financière. Cote de crédit engendrant l’augmentation des coûts d’emprunt. Fragilisation du filet social.

Ce sont là quelques-uns des dommages d’une gestion d’État avançant sans direction précise, au gré des pressions à gauche ou à droite. Bien gérer un État ou une entreprise, c’est avoir une main ferme sur le gouvernail et l’autre sur le coeur. Ce que le présent gouvernement manifeste comme intention.

En effet, le ministre des Finances entreprend une révision en profondeur des programmes du gouvernement du Québec. Premier jalon annoncé: limiter leur croissance budgétaire à 1,9 %, balise correspondant exactement au taux moyen de l’inflation depuis bon nombre d’années. Sage et logique paramètre.

On sait que les firmes de cotation Moody’s, Fitch et Standard & Poors estiment le risque de solvabilité financière du Québec à un niveau stable, variant de cotes A +, AA – à Aa2 , selon l’agence. Ces notations, inférieures à l’appréciation de la gouvernance des provinces de l’Alberta ou de la Colombie-Britannique jugées AAA, entraînent une augmentation des taux auxquels notre gouvernement emprunte pour financer la dette.

Résumons lapidairement la situation ainsi: les provinces les mieux gouvernées paient moins cher pour emprunter et ainsi demeurer en haut de la pyramide. Il faut prendre les moyens d’accéder de nouveau au pinacle, où se situe la majorité des états formant l’Amérique du Nord, ce qui induit de revenir à des surplus budgétaires, terra incognita depuis cinq ans.

La dette publique cumulée grève plus du dixième des dépenses publiques au Québec, représentant une sortie d’argent égale au budget du ministère de l’Éducation. En conséquence, impossible de maintenir une compétitivité fiscale à l’égard des entreprises comme des citoyens.

Il faut réapprendre à gérer en contexte économique vraiment modeste; on parle ici de 2 à 3 % de croissance du PIB pour les années à venir, loin, bien loin des taux de l’ordre de 9 % qu’on savourait il y a trente ans.

L’État doit également prendre en compte plus que jamais la nouvelle démographie, caractérisée aux extrêmes par plus de personnes âgées et plus de petits enfants. Au milieu de ces deux pôles, pendant les vingt années à venir, moins de contribuables actifs sur le marché du travail.

Quand on sait que les deux premières missions d’un gouvernement, quel qu’il soit, consistent à offrir des services sociaux et de santé à la population, puis à assurer son éducation, on comprend mieux la pression actuelle de la démographique sur les finances publiques.

Une fois qu’on a tout exposé et pesé, facteurs endogènes autant que conjoncturels, il pourrait être excusable d’avoir maintenu des augmentations de coûts des programmes à des taux supérieurs à 4 %, voire 5 %, considérant les besoins des familles et des retraités. Je ne suis pas de cet avis.

Un bon père de famille voyant se tarir ses sources de revenus alors que sa vieille mère et ses jeunes enfants aspirent à plus d’assistance aurait du faire preuve de courage. En l’occurrence, cela aurait pu vouloir dire de réduire l’aide aux entreprises.

Oh! sujet presque tabou que j’ose aborder.

Je suis de l’école capitaliste voulant que l’économie doive principalement relever de l’entrepreneuriat. Toute subvention à des entreprises, surtout récurrente, nuit à ses concurrents. À la clé, le marché est modifié artificiellement au lieu de reposer sur une saine compétitivité.

On devrait selon moi attendre du gouvernement qu’il établisse des règles de jeu claires quant à la chose économique et qu’il sanctionne les entreprises qui ne les respectent pas. Mais pas qu’il quitte son rôle d’arbitre pour sponsorise un des joueurs, à moins que ce soit une compagnie qui lui appartienne, ce que l’on n’encourage plus.

On veut qu’il aime tous ses enfants également et leur donne la chance de s’épanouir. Voilà comment un État bon père de famille devrait se comporter à l’égard des entreprises et des citoyens évoluant sur son territoire…


À défaut de sonder la planète entière…

What does Quebec want?

Il y a exactement cinquante ans, cette question occupait tout l’espace médiatique alors que sévissait une commission sur le bilinguisme et le biculturalisme. Pour les férus d’histoire: Commission Laurendeau-Dunton

Mon propos ne sera certainement pas de répondre à ce vaste et possiblement éternel questionnement; ma réserve citoyenne doit s’exercer.

En revanche, j’ai une question à plusieurs millions, pour ne pas dire milliards de dollars à poser à tous les dirigeants de quincailleries et de centres de rénovation. Une question d’apparence simple et circonscrite, mais tellement lourde de conséquences. C’est la suivante: que veulent les gens qui entrent dans votre magasin?

Que cherchent à régler ces consommateurs?

Quels rêves (de rénovation) caressent-ils?

Plus on cernera les besoins d’information et de conseils que peuvent avoir les consommateurs, mieux on pourra orienter la sélection, la formation et la motivation à accorder aux employés en contact avec la clientèle.

C’est dans cette perspective qu’a été lancé aujourd’hui un sondage dont les résultats guideront les choix de contenus, d’approches pédagogiques et d’enseignants qui composeront La Quinzaine du savoir-faire et du savoir-être en quincaillerie qu’organise l’AQMAT à Longueuil, du 10 au 28 novembre 2014.

Pour remplir le long, mais tellement nécessaire questionnaire, cliquez sur ce lien.

What does your clientele want?


Quand même utile ce web

Mes blogues se suivent sans se ressembler.

Après avoir vanté la semaine dernière les vertus de la déconnexion totale avec la technologie et ses bruits, voici que je me plains d’un manque d’Internet.

Il faut dire que le temps hors d’ondes en vacances était volontaire. La panne de web, hier, était subie.

Sept heures sans pouvoir accéder au www, privé d’émettre et de recevoir des courriels, contraint au texto comme un ado, et tout ça alors que c’est très justement hier que nous avions si besoin de communiquer avec nos membres et nos fournisseurs, ça fait déraper une journée autrement cordée serrée.

En réalité, une panne de connexion ne tombe jamais pile du fait que nos boulots sont devenus accros des communications virtuelles au point où on a du mal à se souvenir comment on fonctionnait il y a exactement vingt ans, c’est-à-dire avant que Netscape (vous vous en rappelez?) popularise la navigation sur la toile toute neuve.

C’est vous dire à quel point le même événement – l’absence de web – adopte une intensité dramatique variable en fonction de notre prédisposition.

Une semaine, c’est yé! J’ai congé d’Internet.

Une semaine s’écoule, nouveau congé d’Internet, c’est pas yé! cette fois…