La vente de marijuana, ça arrive. Qu’en est-il de l’effet de la culture de plants à l’intérieur des résidences. L’AQMAT reviendra régulièrement sur le sujet. Aujourd’hui, la position de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) qui propose l’amendement du projet de loi C-45. L’organisme représentant 125 000 courtiers et agents immobiliers souhaite un moratoire sur la culture du cannabis à domicile le temps que les gouvernements adoptent une réglementation à l’échelle du pays.
Dans son adresse au comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, Michael Bourque, chef de la direction de l’ACI, a insisté sur certains dangers associés à la culture personnelle du cannabis. « Nous savons que les chefs de pompiers appréhendent des incendies; les organisations policières entrevoient une hausse de la criminalité; les municipalités s’inquiètent pour la sécurité et les coûts; les autorités sanitaires craignent l’exposition des personnes vulnérables aux champignons et à la moisissure », a déclaré Michael Bourque.
En vertu de la loi fédérale sur le cannabis – le projet de loi C-45 –, les Canadiens pourront cultiver jusqu’à quatre plants de cannabis. Dans un milieu favorable, cela veut dire qu’il serait possible d’obtenir des récoltes supérieures à cinq kilos par année. À ce niveau de production, quatre plants peuvent potentiellement endommager une propriété, compromettre la santé des personnes à risque et faire gonfler les coûts du logement, surtout pour les Canadiens à faible revenu.
« Partout au pays, les propriétaires et les locataires sont inquiets à l’idée d’habiter à côté d’installations de culture. La valeur de leur maison en sera-t-elle affectée? Leur loyer augmentera-t-il? Leurs enfants seront-ils en sécurité? La prévalence des drogues dans leur quartier nuira-t-elle à leur qualité de vie? Voilà toutes les préoccupations dont il faut tenir compte avant d’adopter le projet de loi C-45 », précise Barb Sukkau, présidente de l’ACI.
Avant d’adopter le projet de loi C-45, l’ACI croit que le gouvernement doit fournir aux provinces, aux territoires et aux municipalités un cadre pour la réglementation et les lignes directrices qui régiront la culture sécuritaire à domicile.
L’ACI demande aux sénateurs d’inclure dans le projet de loi un amendement qui suspendrait l’introduction de la culture à domicile en attendant que les provinces adoptent de nouveaux règlements. Elle propose aussi que le gouvernement fédéral fournisse des lignes directrices pour cette réglementation.