Canada-USA: deux poids, deux mesures

En guise de blogue cette semaine, voici des extraits d’une lettre, inspirée des positions du Conseil canadien du commerce de détail, que j’ai adressée au nom des membres de l’AQMAT au ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, relativement à l’iniquité de l’activité commerciale transfrontalière.
« Monsieur le Ministre, 
Les détaillants à l’échelle du pays contribuent grandement à la vitalité de nos collectivités, même qu’ils représentent dans plusieurs provinces, dont au Québec, la première source d’emplois. Pourtant, certaines situations qui nous sont préjudiciables ne semblent pas être considérées avec attention par votre gouvernement, notamment les deux problèmes suivants. 
Écarts de prix : bien que le dollar canadien avoisine depuis plusieurs années la parité avec le dollar américain, nos détaillants doivent payer entre 10 et 50 % de plus pour les mêmes produits que leurs homologues américains. La marge bénéficiaire des détaillants étant de l’ordre de 3 à 3,4 %, selon les secteurs d’activité, vous comprendrez que là ne se trouve pas la cause des écarts de prix. Les sur coûts auxquels font face certains manufacturiers pour entretenir un distributeur ou un entrepôt au Canada ne peuvent justifier des augmentations si grandes. Nous aime- rions que vous utilisiez le pouvoir du comité permanent des finances pour convoquer des marques multinationales et des fabricants américains afin qu’ils s’expliquent et dans le but de les inciter à établir une seule liste de prix continentale, quitte à identifier des frais applicables à la livraison dans certains coins reculés du Canada… ou des États-Unis ! 
Exemptions de douane : les détaillants situés dans les communautés frontalières sont aux prises avec un défi supplémentaire causé par votre récente décision d’augmenter l’exemption des droits de douane. Comme on le sait, le budget fédéral 2012 fait passer à compter du 1er juin de 50 $ à 200 $ le montant de l’exemption aux voyageurs pour les résidents canadiens qui rentrent au pays après un séjour à l’étranger d’au moins 24 heures. Après un séjour à l’étranger d’au moins 48 heures,
l’exemption passe de 400 $ à 800 $. S’il s’agit en apparence d’une bonne nouvelle pour les consommateurs, c’en est une moins bonne pour nos commerçants. À plus long terme, la mesure est aussi nocive pour les citoyens qui verront se rapetisser leur patrimoine commercial au profit de quelques grandes chaînes américaines.
Le gouvernement du Canada doit agir comme le maître d’œuvre d’un environnement certes libre, mais au sein duquel nos entreprises pourront livrer concurrence selon des règles du jeu équitables. »

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