Bois d’oeuvre : les tribunaux donneront raison au Canada, est convaincu Justin Trudeau

Plusieurs réactions sont survenues à la suite de l’annonce par Washington de la surtaxe imposée aux exportations de bois d’oeuvre du Canada hier. En voici quelques-unes.

Celle du Premier ministre Justin Trudeau est optimiste. Il dit avoir bon espoir qu’une fois de plus, les tribunaux donneront raison au Canada dans ce litige commercial historique avec les Américains. « À chaque fois, les tribunaux finissent par nous donner raison et rejeter ces actions américaines et on s’attend à ce que ça se passe encore une fois cette fois-ci », a-t-il précisé.

Pour sa part, de passage dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mercredi, pour annoncer une aide à la relance de l’usine de Norbord, le premier ministre Philippe Couillard, qui anticipait l’annonce, a rappelé que Québec et Ottawa avaient prévu respectivement 300 et 867 millions de dollars pour épauler l’industrie forestière. « Le message que j’ai envoyé en privé et en public, c’est que : si vous pensez nous avoir à l’usure, les Québécois, vous vous trompez », a-t-il dit en mêlée de presse.

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs Luc Blanchette a rappelé l’importance de faire front commun avec les principaux intervenants québécois du dossier du bois d’œuvre. « Je peux vous assurer que nous allons continuer à défendre vigoureusement les intérêts de l’industrie québécoise du bois d’œuvre », a-t-il indiqué.

« Avec cette nouvelle taxe, nos entreprises exportatrices de bois d’oeuvre verseront quelque 300 millions de dollars en droits compensateurs et antidumping d’ici la prochaine année. Des sommes importantes qui ne pourront être investies dans l’économie québécoise, que ce soit en équipements ou en salaires, et auxquelles s’ajouteront maintenant les effets d’une autre surtaxe déraisonnable », a déploré le président et chef de la direction du CIFQ, André Tremblay.

Par ailleurs, « il n’est pas impossible que la dispute canado-américaine sur le bois d’oeuvre se règle avant que ne s’amorce la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain à la mi-août », croit l’ex-ambassadeur canadien aux États-Unis, Raymond Chrétien.

Rappelons que plusieurs intervenants concernés par l’industrie forestière au Québec, sous la gouverne du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), ont lancé récemment une opération sous le thème « Une forêt de possibilités » et ont créé le « Collectif pour une forêt durable ». Ce mouvement, qui découle d’une mobilisation sans précédent envers la forêt québécoise et son immense potentiel (une quarantaine de partenaires, dont l’AQMAT), agira notamment à titre de maître d’oeuvre d’une campagne de mise en valeur, dotée d’un budget de 4,2 M$.

Comme le suggère le site web de l’opération , l’AQMAT, en qualité de partenaire, a déjà entrepris de jouer un rôle actif dans cette campagne. En effet, un comité conjoint AQMAT-CIFQ a été créé et s’est déjà réuni, le 1er juin dernier, pour planifier son plan d’action en vue de pouvoir établir la traçabilité du bois qu’on trouve dans les centres de rénovations et partout où il est distribué ou transformé.

Langue de bois des décideurs politiques

Déjà, en mars 2016, au début du conflit anticipé, le président et chef de la direction de l’AQMAT, Richard Darveau, dénonçait la situation : « Il faut s’attrister de la difficulté qu’ont les deux voisins, pourtant liés par un accord de libre-échange depuis plus de vingt ans, à développer une vision continentale du marché. Mais il ne faut pas s’en surprendre. (…)  Dans ces deux pays à peu près d’égales tailles, l’écart entre les deux productions explique l’origine du problème. Les scieries américaines peuvent sortir environ 35 milliards de pieds en mesure de planche (pmp) par année, ce qui suffit à couvrir les besoins domestiques lors de petites années de mise en chantier. Lorsqu’arrivent des booms, les constructeurs de maison et les rénovateurs doivent se tourner vers les producteurs canadiens. On leur est utile seulement quand tout le bois américain a été épuisé. Notre volume d’exportation fluctue donc en dents de scie, si vous me permettez l’image facile. »

Entre temps, les producteurs de bois québécois devront payer des droits préliminaires jusqu’à ce qu’une décision soit prise plus tard cet été.

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