Après Québec et sa mobilisation sans précédent de 4,2 M $ dans le Collectif pour une forêt durable, c’est maintenant au tour d’Ottawa de réagir dans la crise du bois d’oeuvre. Le gouvernement canadien a annoncé, hier, des mesures qui atteindront 867 M $ à l’appui des collectivités et des travailleurs touchés par les actions des États-Unis dans ce dossier épineux. Des propositions saluées par le Conseil de l’industrie forestière du Québec .
« Dès le premier jour du conflit, le gouvernement du Québec a répondu à l’appel de notre industrie, notamment par la mise en place d’un programme de garanties de prêt. Le CIFQ est satisfait des mesures annoncées par le gouvernement fédéral qui viendront supporter et accélérer la modernisation et la diversification du secteur forestier, et ce, en complémentarité à celles annoncées par le gouvernement du Québec le mois dernier », a déclaré M. André Tremblay, président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec.
Le CIFQ se dit satisfait des démarches qui ont été faites et est heureux de constater la reconnaissance de l’importance du secteur forestier par le Canada. Ces mesures annoncées témoignent du souci du gouvernement fédéral de supporter dès maintenant son industrie du sciage résineux, tout en manifestant son intention d’ajuster ses interventions en fonction de l’évolution du contexte économique.
Plan d’action
Le gouvernement fédéral offrira des prêts et des garanties d’emprunt pour compléter les mesures provinciales d’aide aux entreprises canadiennes viables. Exportation et développement Canada disposera de 500 M $ pour offrir des solutions de gestion du risque et de financement commercial, y compris des prêts et des garanties d’emprunts, à des entreprises forestières viables.
De son côté, la Banque de développement du Canada mettra 105 M $ de financement commercial à la disposition des entreprises forestières admissibles dans l’immédiat et à moyen terme. Le gouvernement pourrait décider de débloquer des fonds pour des garanties d’emprunt supplémentaires si la conjoncture le justifie.
Le gouvernement investira aussi dans la diversification des produits forestiers et des marchés pour accroître la résilience de l’industrie face à ces mesures commerciales inéquitables et promouvoir sa vitalité à long terme.
Les mesures annoncées aujourd’hui comprennent de nouveaux investissements de l’ordre de 260 M $ visant à :
- appuyer les efforts déployés pour développer les marchés d’exportation et promouvoir la diversification des produits du bois canadien, au-delà de ceux qui sont visés par les droits des États-Unis sur le bois d’oeuvre;
- aider les collectivités et les organisations autochtones à améliorer le rendement de leurs initiatives dans le secteur forestier;
- prolonger temporairement la période maximale des accords de travail partagé, pour la faire passer de 38 à 76 semaines, en vue de réduire le nombre de mises à pied;
- apporter un soutien additionnel pour aider les travailleurs touchés à mettre leurs compétences à niveau et à se tourner vers de nouvelles possibilités.
« Ce plan d’action remplit notre promesse de prendre rapidement les mesures raisonnables qui s’imposent pour défendre notre industrie du bois d’œuvre résineux et améliorer les perspectives d’avenir des travailleurs, des familles et des collectivités qui en dépendent. Nous sommes prêts à déployer d’autres moyens, par exemple des garanties d’emprunt additionnelles, si l’évolution de la conjoncture le justifie », a indiqué Jim Carr, ministre des Ressources naturelles du Canada.
Cliquez ici pour lire le Plan d’action sur le bois d’oeuvre complet.
Ottawa continue d’exhorter ses homologues américains à annuler cette mesure commerciale injuste et injustifiée.« Nous sommes persuadés qu’un règlement négocié est non seulement possible, mais dans l’intérêt des deux pays », ont expliqué les ministres Jim Carr, Chrystia Freeland (affaires étrangères) et François-Philippe Champagne (commerce international) en conférence de presse.
Faits en bref
- En 2016, l’industrie forestière a représenté 22 milliards de dollars du PIB du Canada.
- En 2015, l’industrie forestière du Canada a employé plus de 200 000 Canadiens, dont 9 500 dans les collectivités autochtones.
- Le secteur forestier est à l’origine d’une portion considérable du revenu de plus de 170 collectivités rurales, et on compte plus de 600 scieries qui produisent du bois d’oeuvre résineux au Canada.
Collectif pour une forêt durable
Plus de quarante partenaires issus des milieux social, économique et municipal du Québec, accompagnés d’intervenants du secteur forestier en provenance de toutes les régions, dont l’AQMAT, ont donné le coup d’envoi, le 15 mai, à Montréal, en présence du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, au « Collectif pour une forêt durable ».
Ce mouvement agira à titre de maître d’oeuvre d’une campagne de mise en valeur, dotée d’un budget de 4,2 M$, intitulée « Une forêt de possibilités ». D’une durée de trois ans, elle est destinée à créer un sentiment de fierté et à mettre pleinement en valeur le riche éventail d’opportunités de développement offert par l’ensemble du secteur forestier québécois.
La campagne met en valeur un nouveau site internet (uneforetdepossibilites.com) et prévoit également la réalisation d’une série de capsules ludiques et informatives et des initiatives de communication branchées sur toutes les plates-formes, destinées à démontrer les nombreuses possibilités et le potentiel riche et diversifié présenté par le secteur forestier.