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Richard Darveau, en qualité de président-directeur général du programme « Bien fait ici / Well Made Here » réagi ici au reportage que vient de publier le Journal de Montréal sur le retour de l’achat local.
Mentionnons que les huit entreprises de notre secteur d’activité qui participent au programme gouvernemental « Les produits du Québec » sont Adfast, Denalt, Laurentide, Mon adresse civique, Multi-Brosses, Super Décapant, Ventilation Maximum et Volton.
J’ai apprécié que votre journaliste, Julien McEvoy, se penche sur le marketing dit de blanchiment où des produits prétendent être fabriqués au Québec ou ailleurs au Canada. Il félicite Les produits du Québec (LPDQ), avec raison, pour avoir ordonné mathématiquement les produits conçus, assemblés ou réellement manufacturés ici.
Il est vrai qu’en faisant le ménage dans les termes et en vérifiant le poids financier de chaque intrant de la composition d’un produit, on peut déterminer les parts d’argent local consacrées aux phases de conception, de fabrication et d’assemblage.
Le processus ne permet cependant pas du tout d’indiquer au consommateur les bons ou les moins bons produits. Car l’équipe et les collaborateurs de LPDQ n’ont pas le mandat d’évaluer la qualité des produits soumis.
Ainsi, un produit certifié en raison de son origine n’a pas à se conformer à quelconque autre caractéristique touchant par exemple la santé, l’environnement ou la performance attendue.
En quincaillerie, agir ainsi, serait moralement douteux, peut-être parfois dangereux.
Pour des raisons de sécurité ou de santé pour les habitants d’une maison, ou encore pour des raisons d’efficacité afin de concourir à la lutte contre le gaspillage énergétique et le réchauffement climatique, l’origine québécoise ou canadienne ne suffit pas.
Il y a huit entreprises touchant les produits de la maison qui se retrouvent parmi Les produits du Québec certifiés. Mais il y a 150 usines dans le programme « Bien fait ici » qui, ironiquement, exige des critères plus sévères en obligeant non seulement d’être fait ici, mais en plus, de devoir se conformer aux codes de construction en vigueur et autres normes touchant la santé, la sécurité et l’environnement.
Cela montre que nos créateurs de richesse comprennent que pour gagner des parts de marché sur des marques américaines plus connues et souvent proposées à des prix moins élevés, l’ajout d’une fleur de lys ou d’une feuille d’érable n’est pas une panacée.
Le consommateur d’aujourd’hui doit pouvoir comparer des produits certes en fonction de l’origine, mais aussi en prenant en compte des caractéristiques qui dépassent les simples calculs de ratios financiers entrant dans leur composition.