Au tour du gypse d’attirer les médias… et de se faire attendre

Résumé d’un nouveau film dramatique qui prend l’affiche dans une quincaillerie près de chez vous : c’est l’histoire d’une autre tempête parfaite, comme on dit en anglais, qui vient affecter l’industrie de la construction. Cette fois, la vedette est le gypse, dont la demande canadienne a augmenté de 35 % cette année, celle provenant des États-Unis se maintient à des niveaux records alors qu’aucun nouveau gisement de ce minerai n’a été exploité au Canada.

Les centres de rénovation se présentent au marbre avec des « bookings » pleins leurs carnets, mais la marchandise n’est pas au rendez-vous. Le délai d’attente atteint six mois pour certains marchands.

Pour continuer avec l’analogie du baseball, les usines canadiennes CGC et Certainteed font le maximum, mais comme toutes les entreprises manufacturières, l’enjeu de la main-d’œuvre et les contraintes liées à la lutte contre la COVID-19 prennent l’allure de deux prises alors que ces compagnies essuyaient déjà une première prise contre elles, soit le manque de matières premières…

« Personnellement, nos ventes de gypse sont plus que le double de l’an dernier et nous refusons des commandes en raison du manque de matériel », me confie un acheteur d’un grand centre de rénovation en région.

Bref, notre industrie vit avec le gypse, mais également avec le bois de construction composite et le bois de placage stratifié, de même qu’avec les chevrons et poutrelles, sans oublier les produits de peinture, les scellants/calfeutrants , les clous et vis, même avec le polythène, des délais inimaginables; on parle maintenant d’octobre/novembre pour les nouveaux bons de commande!

« Certains souhaiteront presque que les travailleurs de la construction du secteur résidentiel et la partie patronale chargée de négocier une nouvelle convention collective avec eux ne s’entendent pas et que la saga vire en arrêt de travail, histoire de faire souffler les manufacturiers à bout d’oxygène », ironise Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

« Je blague, précise le porte-parole de l’AQMAT. On ne désire ni grève ni lock-out. Mais les événements que nous vivons dissipent tout doute quant à la pertinence de relocaliser certaines industries-clés et de tout faire pour favoriser les circuits courts dans l’avenir ».

« Peut-être en sommes-nous rendus à chercher à exploiter de nouvelles mines de gypse pour se donner plus de choix », s’interroge Richard Darveau.

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