Les premières sessions de la Commission appelée Charbonneau, chargée d’enquêter sur l’octroi des contrats gouvernementaux dans l’industrie de la construction, seraient des versions édulcorées de ce que le feuilleton nous prépare pour l’automne.
C’est du moins ce que prétend Jacques Duchesneau, certes devenu politicien, donc partisan, mais qui demeure Monsieur Net aux yeux de plusieurs.
En pause estivale, la dite Commission lâche le niveau municipal pour le gros gibier: les contrats avec le gouvernement du Québec, en particulier le ministère des Transports, sans oublier d’énormes créatures comme Hydro-Québec.
« Au provincial, ce ne sont pas les entrepreneurs qui poussent vers le haut, mais c’est le haut qui demande de l’argent. » Voilà ce qu’a affirmé aujourd’hui Jacques Duchesneau au quotidien Le soleil.
Ce ne serait donc pas seulement le fait qu’un ou deux zéros s’ajoutent aux montants des contrats en jeu au palier provincial par rapport au municipal, les procédés seraient aussi bien différents.
À petite échelle, l’entrepreneur, on l’a vu ad nauseam à la Commission, se propose de financer des partis ou de remercier des fonctionnaires qui l’aideront à obtenir des contrats.M. Duchesneau qualifie la stratégie de « pull ».
À plus grande échelle, il semblerait que c’est le donneur d’ouvrage qui « push » en fixant les mises: les entrepreneurs ne proposent rien, ils disposent. Du Vaillancourt stéroïdé, quoi!
Je quitte pour un voyage de pêche dans les Hautes Gorges de la rivière Malbaie. Je ne penserai pas à la juge Charbonneau ni aux Dalton multipliés qui paradent devant elle. Mais je vais avoir hâte de constater si le député Duchesneau dit vrai en m’assoyant de nouveau devant mon petit écran après l’été.