Anacolor toujours dans la mire du ministère de l’Environnement

Anacolor se spécialise depuis plus de 40 ans dans le traitement et le recouvrement de surfaces métalliques d’architecture. Plusieurs de nos membres requièrent à ses services pour donner un coup de jeune à leurs revêtements extérieurs de commerces, dont Canac. Or, l’usine de Cap-Rouge a des démêlées avec le ministère de l’Environnement qui lui donne une médiatisation dont elle se serait sans doute passée.

En effet, après avoir émis un huitième avis de non-conformité à Anacolor en raison de ses émanations, le gouvernement du Québec a dépêché son laboratoire mobile afin d’effectuer des tests de qualité de l’air aux alentours de l’usine de peinture située à Cap-Rouge, arrondissement de la ville de Québec, hier.

«  Nos techniciens prennent des relevés un peu partout dans le coin et vont les analyser pour ensuite les communiquer à la santé publique et s’en servir pour évaluer la situation  », a expliqué le porte-parole du ministère, Clément Falardeau, en entrevue à Radio-Canada.

Anacolor dit faire preuve de transparence

De son côté, Anacolor soutient que ces données respectent les normes en matière d’environnement. Elle ajoute que depuis 2013, l’entreprise est fermement engagée dans un plan d’amélioration de ses installations et de ses procédés qui, à terme, réduiront de 77 % ses émissions totales de COV.

« Elle a notamment procédé au remplacement de peintures et éliminé certains produits qui entrent dans leur composition si bien, qu’en date d’aujourd’hui, elle a déjà réduit son taux d’émission de 47 %. D’ici la fin du mois de mars, d’autres améliorations seront effectuées, notamment l’installation d’un troisième épurateur, l’utilisation d’un vernis faible en COV et un recours accru à des peintures en poudre », peut-on lire dans un communiqué publié le 23 février par l’entreprise.

« De toute évidence, Anacolor est clairement engagée dans la voie de la réduction de ses émanations à laquelle s’attendent les citoyens, la Ville de Québec et le ministère », a commenté Richard LeBlanc, vice-président d’Anacolor.

La semaine dernière, l’entreprise de peinture publiait ses campagnes de prélèvements sur les odeurs et les émanations de composés organiques volatils (COV) sur son site web.

Dans les trois campagnes publiées les 23 et 24 février, on y indiquait une absence d’odeur sur l’ensemble des dix sites examinés.

Du côté des composés organiques volatils (COV), la plus haute concentration se retrouve au nord-est du terrain d’Anacolor avec 0,6 ppm.

Or, Radio-Canada publiait, tard hier soir, un reportage intitulé « Anacolor : les tests d’odeur réalisés au « pifomètre ».

On y lit que l’employé responsable des prélèvements rencontré par le média national aurait indiqué au journaliste utiliser seulement son nez pour détecter la présence d’odeurs et évaluer leur intensité.

« Je prends des mesures des odeurs aussi. Je note les odeurs, qu’est-ce que moi je remarque, ça, c’est un peu plus subjectif », a-t-il confié à Radio-Canada. L’article précise que le vice-président d’Anacolor, Richard Leblanc, a «  concédé que la méthode d’évaluation des odeurs était subjective. Il croit malgré tout que les données ainsi compilées sont pertinentes. »

Cinq ans de saga

Depuis 2012, des citoyens de la municipalité se plaignent d’odeurs émanant de l’usine, notamment aux alentours de l’école primaire.

Le Conseil d’établissement de l’école primaire Marguerite-d’Youville, située à proximité, a d’ailleurs choisi de confiner les enfants à l’intérieur pour la relâche, par mesure de précaution à cours terme. Des élèves se sont plaints de maux de tête et de maux de cœur au courant du mois de février. La direction de la santé publique est aussi impliquée dans le dossier.

De son côté, le Regroupement des citoyens sur la qualité de l’air de Cap-Rouge a déposé au début du mois une pétition de plus de 1 300 signatures à la Ville de Québec pour le départ de ce «  ce mauvais citoyen corporatif  » qui «  s’achète le droit de polluer à tout prix  ».

Il étudie présentement la possibilité d’un recours collectif.

Au Tribunal

En septembre dernier, la ministère de l’Environnement déposait un certificat d’autorisation obligeant Anacolor à réduire ses émissions de 90 % au plus tard le 1er février 2017. S’il elle ne se plie pas à ces exigences, l’usine devra cesser ses opérations.

Le ministère demandait notamment d’installer un système d’épuration des émissions atmosphériques

Anacolor est présentement devant les tribunaux pour contester ces exigences. Le Tribunal administratif du Québec entendra la contestation le 20 mars.

« Là, on est devant les tribunaux sur la validité du certificat d’autorisation. Je vous rappelle qu’en vertu de la loi, il y a déjà eu avis de non-conformité, il y a déjà eu une sanction de 10  000 $ qui a été imposée à Anacolor et on va continuer à appliquer la loi. S’il y a d’autres sanctions à appliquer, on va les appliquer  », a affirmé en entrevue le ministre de l’Environnement, David Heurtel.

Canac prend ses distances

Devant la décision de l’un de ses fournisseurs de conclure un contrat avec Anacolor pour la peinture de sa succursale de Granby, le président de Canac, Jean Laberge, a affirmé éprouver un malaise.

« On est mal à l’aise. […] Les gens qui sont pris dans cette situation-là, il y a des grosses chances que ce soit nos clients », a affirmé M. Laberge en entrevue à Radio-Canada, en faisant référence aux résidents du secteur de Cap-Rouge.

M. Laberge a ajouté que le contrat ne pouvait être annulé.

Ce dernier a pris l’engagement s’engage toutefois à donner des directives à ses sous-traitants pour qu’ils ne fassent plus affaire avec Anacolor tant et aussi longtemps que l’usine ne respectera pas les normes du ministère de l’Environnement.

 

 

 

 

 

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