Mais non, je ne vais pas m’aventurer à parler de souverainisme. Je ne commenterai pas non plus la nouvelle bataille des Plaines d’Abraham. Je me dois quand même de parler d’indépendance.
Pourquoi le dois-je? Parce qu’à mon arrivée, on m’a raconté qu’il n’y avait plus vraiment de magasins indépendants au Québec dans notre secteur d’activité. Depuis, je reçois des informations ou des opinions contraires.
Ainsi, sur les lieux du salon LBMAO à Toronto, il y a deux semaines. j’ai assisté à une conférence sur le combat entre indépendants et big boxes, une lutte, semble-t-il, tout à fait d’actualité. J’ai aussi entendu cette semaine le grand patron de Home Hardware parler de son groupe comme d’une coopérative composée d’indépendants. Le sens des mots évolue. J’ai entendu à Victoriaville, jeudi dernier, le directeur général Daniel Rioux qualifier son groupe d’achats MatPlus de plus grand rassemblement d’indépendants au Canada. J’ai en mémoire un membre qui s’était montré étonné que Canac Marquis Grenier soit qualifié d’indépendant dans la revue Quart de Rond. Peut-on être trop indépendant au goût même des indépendants?
Que cela est confondant! Ne trouvez-vous pas?
Donc, pour certains, un indépendant se doit d’être petit et de le rester, au risque, sinon, de perdre son statut. Comme c’est curieux! On m’a toujours appris que l’autonomie se gagnait avec la puissance… Il y a d’ailleurs des corporations de toutes les tailles dans l’Independant Lumber Dealers Cooperative (ILDC).
Pour d’autres, l’indépendant, c’est celui qui a le choix d’acheter ou non du siège social de sa bannière. Or, la très grande majorité des magasins bénéficient d’une certaine tolérance du siège social pour acheter localement et directement. C’est le cas, par exemple, de tous les RONA, de tous les BMR, me disent ses affiliés, sauf bien sûr les magasins corporatifs, qui appartiennent au siège social en quelque sorte.
Alors ou tracer la ligne entre un indépendant et un « dépendant »?
La réponse ne viendra pas du premier ministre cette semaine − qui aura peine à garder une certaine indépendance devant le grand frère américain en visite à Ottawa. Elle viendra de l’éditeur de Hardlines, à notre congrès, le 15 mars. C’est son devoir. Il est mandaté pour nous livrer un exposé clair et complet des types de propriété de magasin et le portrait de la position de toutes les bannières.
Pour plus de renseignements sur le Congrès des décideurs, cliquez ici.
Quoi qu’il en soit, comme le chantait feu Sylvain Lelièvre :