Tout a commencé dimanche. Dimanche dernier. Soixante-dix marchands et fournisseurs ont bravé l’affront du beau temps et ont fait fi de leur horaire déjà surchargé pour répondre à l’appel de leur association.
C’était beau à voir. Des Home Hardware, des Coop, des RONA, des PRO et des Ace en devenir, beaucoup d’indépendants, tous ensemble, avec les fournisseurs, venus apprendre les dernières tendances du rénovateur, les secrets des grandes surfaces, les projets gouvernementaux. Mais c’est surtout de les voir discuter « des vraies affaires », autour de tables à huit, et de constater qu’ils ramaient de manière ordonnée et passionnée, unis, eux concurrents tous les autres jours, c’est cela qui était émouvant. Les quatre ateliers de l’après-midi ont donc filé vite…
Voilà des moments qui donnent un sens, non! qui donnent LE sens à mon travail à l’AQMAT.
On m’a choisi comme porte-parole. Mais sans congrès, sans prises de position, de quoi puis-je porte-paroler? Annoncer qu’il a grêlé au tournoi de golf n’intéresserait même pas TQS.
D’entrée de jeu, j’avais demandé aux congressistes s’ils étaient conscients de participer à une journée historique. C’est sur la base de ce noyau dur de 70 personnes que va s’échafauder la nouvelle gouvernance, le nouveau dialogue entre les membres de l’AQMAT, petits et gros, jeunes et vieux.
C’est la renaissance de l’association patronale, rien de moins.
Je dis « renaissance » parce que l’association existe déjà, depuis 1940 en fait. Cependant, il faut avoir pris le temps de relire les journaux de l’époque et les premiers numéros de Quart de Rond pour constater la puissance qu’avait notre groupe. C’est inimaginable. Il n’y a pas un ministre à Québec qui aurait osé annoncer une mesure ou préparer son budget sans avoir consulté notre association dans les années 40, 50, 60, 70 même.
Puis le monde s’est mis à tourner plus vite. Pendant que les agriculteurs renforçaient leur UPA, pendant que les contracteurs et autres corps de métier de la construction se déployaient avec l’ACQ, l’APCHQ et autres, nous, on s’est repliés. On a arrêté de se réunir et de prendre des positions touchant les vraies affaires, la business. On a fermé le grand salon qu’on organisait. On a rempli notre magazine de chroniques déjà publiées ailleurs. On a abandonné tout colloque ou congrès. Puis l’assemblée générale, lieu par excellence des débats de tout organisme, est devenu celui des formalités, adoptées sans enthousiasme.
Certes, nos tournois de golf et nos parties d’huîtres sont réussis. Mais c’est comme si la mondialisation, les Chinois, les big boxes, tout ça nous avait amené dans un état de fatalisme, comme si nous ne pouvions plus avoir d’impact sur notre destinée. Comme si les dés étaient joués.
Vous aviez oublié votre force.
L’habitation, avec ce que cela recèle d’achats et de travaux de réparation et d’entretien, de construction et de rénovation, de décoration aussi et d’aménagement extérieur, forme l’un des quatre pylônes sur lequel repose le commerce de détail aux côtés de l’automobile, de l’alimentation et des pharmacies. Mais en plus, nous autres, on représente le secteur que les gens aiment le plus au monde : leur maison. Leur cocon.
Les autres associations ne vont pas défendre votre profession ni promouvoir vos intérêts. Seule l’AQMAT le fera. Personne ne va corriger les abus ni les inégalités dans les lois si l’AQMAT ne le fait pas.
Mais c’est qui l’AQMAT? Ce sont les 70 premiers congressistes. Individuellement, ils pèsent peu. Mais en vertu du groupe solidaire qu’ils ont formé le dimanche 15 mars 2009, ils prennent de la force.
Ces « super-aqmatiens » vont se multiplier en cours d’année et seront, c’est sûr, deux fois plus nombreux l’an prochain.
Le Congrès des décideurs, d’ici quelques années, rassemblera 500 personnes et s’étalera sur plusieurs journées. Des ministres souhaiteront venir y parler. Des journalistes s’en serviront pour leur une du lendemain.
C’est promis. C’est écrit.
Imprimez cette prédiction. Dans votre cœur. Dans votre porte-feuille. Dans votre agenda.
Bravo, je dis bravo!!