Lente heure

Le temps ne passe pas à la même vitesse pour tous et partout. Une année et un jour aux allures d’éternité sont passés depuis que sur l’île d’Hispaniola, le 12 janvier l’an dernier, en moins d’une heure,  la magnitude sept sur Richter était atteinte.

Avant le séisme, tout allait déjà mal en Haïti. C’était le pays le plus pauvre des Amériques, avec une population majoritairement analphabète, où les infrastructures routières étaient en si mauvais état que le transport du riz américain par bateau est plus facile que celui du riz local, pourtant de meilleure qualité et tellement plus productif pour l’économie du pays.

Maintenant que la capitale – qui est à la fois la métropole économique – est détruite aux deux-tiers et que trois des neuf millions de population sont déplacés et pour la plupart, parqués dans des camps, rien ne va s’amieuter, comme on dit dans ma région.

Malgré tout, on s’étonne ici de la lenteur des travaux de nettoyage et de reconstruction. On trouve aussi qu’ils prennent du temps à organiser leurs services de soins. On se demande où va l’argent qu’on leur a donné.

Quels donneurs de leçons on fait, nous, avec notre CHUM aussi vrai qu’un mirage, nos urgences d’hôpital mal foutues, notre financement de grands chantiers louche…

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