État d’apesanteur

L’astronaute canadien Chris Hadfield nous en a appris sur la légèreté relative des choses tant on l’a vu flotter (au propre comme au figuré) et philosopher sur la réelle importance des événements qui nous arrivent. Un grand pas pour l’humilité que de l’avoir entendu, avec ou sans guitare.
En comparaison, pompeuse et fausse était la grande messe internationale CM2 que Montréal a accueilli récemment sur le commerce et la créativité. Les organisateurs exprimaient leur ode à la liberté et leur  allergie à l’interventionnisme gouvernemental tout en acceptant de l’autre main plus de 3 millions de dollars en fonds publics pour tenir leur événement sur l’entrepreneuriat. Cherchez l’erreur !
Il en va ainsi des partis qui se suivent à la tête du gouvernement et se ressemblent hélas. L’un après l’autre, ils dénoncent l’immobilisme de leurs prédécesseurs et les nominations partisanes pour ensuite verser dans les mêmes accrocs à la bonne gouvernance et à la gestion efficiente.
Le projet de Banque de développement économique du Québec en est le dernier exemple. J’exagère à peine en disant que le projet ferme un conseil d’administration pour en créer deux nouveaux et prétend devenir un guichet unique alors que l’entrepreneur devra encore s’adresser à mille et une portes pour obtenir des services ou de l’information.
Le Québec se classe très moyennement dans le monde en termes de nombre de documents et d’étapes à franchir pour quiconque veut soumissionner pour un contrat public, démarrer une entreprise, etc.
On ne pense pas en dehors de la boîte. On rebrasse les mêmes 52 cartes. Et on s’étonne du statisme.
Personnellement, je suis contre ces afflux de subventions au privé. Le Québec est la province qui verse le plus de subventions aux entreprises sans que ces dons affectent positivement notre économie.
Je suis en faveur d’une fiscalité plus compétitive pour toutes les entreprises plutôt que d’aider à coups de millions quelques unes.
L’AQMAT prêche par l’exemple à ce chapitre. Environ 1 % de notre budget de fonctionnement provient du Gouvernement du Québec alors que 99 % est fourni par les entreprises membres. Équilibre sain, d’autant que ces quelque 10 000 $ annuels servent à l’intérêt collectif de nos membres, non pas à nos opérations, puisqu’elles contribuent au financement du gala et de l’outil d’étalonnage comparatif.
À quand un État résolument orienté vers le dégraissage des structures et viscéralement contre le graissage ?

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