Abuseurs publics dénoncés

Il me faut ajouter ma voix. Tout le monde en parle tant. Pourquoi pas moi aussi.  Je parle de l’abus que font certains de leur pouvoir.

Des profiteurs. Sans trop de scrupules. À l’affût. Aptes à s’insérer par une faille pour n’en sortir qu’à leurs conditions. Des stratèges qui dictent leurs volontés à l’autre partie, captive, soumise.
Je parle de l’abus de la confiance que d’autres ont mis en ces gens qu’on croyait du service public. Qu’on croyait partenaires. Qu’on croyait, point.

Les abuseurs publics n’ont franchement rien de drôle.

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Ne me méprenez pas sur mes intentions.

Je ne suis pas en train de livrer mes états d’âme sur l’affaire Gian Gomeshi, l’animateur vedette de Radio-Canada anglais, mis à pied pour des rumeurs de harcèlement sexuel qui s’approchent de plus en plus du criminel à mesure que les témoignages de victimes présumées sortent de l’ombre.

Commenter le comportement appréhendé des deux députés libéraux à l’égard de deux députéEs néo-démocrates n’est pas non plus de mon ressort. Du moins, pas ici, à la maison peut-être, entre amis, pas comme blogueur corporatif.

Non, ce qui m’intéresse dans l’actualité de la semaine courante réfère plutôt à la forme de mea culpa de Visa et MasterCard.

Après avoir abusé publiquement et effrontément de leur statut de duopole face à des marchands protégés par aucune loi et ce, depuis des décennies, voilà que, sentant la soupe bouillir, les deux multinationales acceptent volontairement, en même temps, mais indépendamment l’une de l’autre – c’est fou comment le pur hasard peut parfois faire arriver les choses – de réduire de 10 % les frais exigés des détaillants sur chaque transaction par carte de crédit. Lire à ce sujet notre article.

Pour arriver à pousser Visa et MasterCard à lâcher le capitalisme sauvage pour commencer à s’inscrire dans des relations d’affaires motivées par la pérennité de toutes les parties prenantes, il aura fallu dénoncer et dénoncer encore. La démarche a pris forme au Conseil québécois du commerce de détail en 2011 et en parallèle au Retail Council of Canada. L’AQMAT a dès le début emboîté le pas.

Lettres, pétitions, conférences de presse, représentations au niveau provincial comme aux deux chambres du fédéral n’ont eu de cesse que lorsque le gouvernement du Canada s’est engagé à négocier un contrat social avec les émetteurs de cartes de crédit, entente appelée Code volontaire.

Trois ans d’efforts et qui n’arrêtent pas avec l’annonce de cette semaine. Il faudra surveiller nos billes, lire entre les lignes de nos factures de transactions de cartes de crédit afin de s’assurer que les réductions promises soient livrées dans les faits.

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Un abuseur continue tant qu’il n’y a pas de plainte. Il mise d’ailleurs sur ce silence. Ce n’est que lorsque la plainte devient déferlante qu’il est forcé de changer.

On peut se féliciter d’avoir amené Visa et MasterCard à réviser à la baisse leurs tarifs moyens. Belle bataille, sans perdre de vue que la guerre à gagner consiste ultimement à nous charger un tarif FIXE, peu importe la couleur de la carte de crédit. Le marchand n’a pas à voir sa marge bénéficiaire fluctuer selon qu’un consommateur paie avec une carte normale ou platine à points.

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Impossible de ne pas déborder du cadre corporatif de ce blogue sans enjoindre toutes les femmes victimes d’agresseurs à se faire entendre et à se faire voir sur #AgressionNonDénoncée.

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