Blogue de Richard : Déterminer ce qui est local, ce qu’est un marchand indépendant, ce qu’est un produit de qualité

Un produit est-il québécois si la compagnie qui l’importe de Chine ou des États-Unis est à Brossard ou à Lévis? Poser la question c’est y répondre. J’ai hâte au jour où la reddition des comptes forcera les groupements d’achats à décliner en toute transparence l’origine véritable des produits qu’ils offrent aux consommateurs et aux entreprises.

Un marchand affilié à un groupement dont le siège est en Ontario ou aux États-Unis est-il moins indépendant? Autre question qui ne nécessite pas de réponse. Hormis les cas des quincailliers en dette envers leur bannière, chaque famille propriétaire de son magasin conserve sa latitude pour vendre les produits triés par sa bannière ou sortir des sentiers battus.

Un produit fait au Québec ou au Canada est-il nécessairement durable, écologique, conforme aux codes et normes de construction? Autre réponse non nécessaire. Et pourtant, en ce moment, des fabricants sérieux pensent se démarquer en affichant la fleur de lys ou la feuille d’érable alors que nos gouvernements contrôlent si peu les contenus des produits et leurs modes de production eu égard notamment à la sécurité des travailleurs et à la santé des utilisateurs.

Le nouveau Plan stratégique triennal de l’AQMAT avait identifié dès octobre, parmi les enjeux, les trois suivants :

  • une montée du protectionnisme et modifications des chaînes d’approvisionnement;
  • la demande croissante pour des produits locaux, écologiques et plus durables;
  • et une nécessaire amélioration des bonnes pratiques entre marchands, bannières et fournisseurs.

Avec la pression imposée par l’ouragan Donald, il faut démarrer ce dialogue plus vite que prévu.

En effet, l’approche du président américain, mélange de protection défensive et d’agression quant à notre souveraineté nationale, nous oblige à redoubler d’efforts et de vitesse afin que les consommateurs, les entreprises et même nos gouvernements connaissent mieux et consomment plus d’articles de quincaillerie et de matériaux de construction que fabriquent les usines ici et qui respectent les codes et normes de construction d’ici. Afin aussi qu’ils comprennent que nos détaillants ne sont pas franchisés au sens passif du terme.

Il faut qu’on aide nos membres à se démarquer des charlatans qui inondent les médias sociaux.

Il faut qu’on se dote de moyens pour protéger notre patrimoine entrepreneurial. Il faut qu’on développe une solidarité plus pérenne entre marchands, fournisseurs et bannières que le temps d’une COVID ou de tarifs douaniers.

Il nous faut s’inventer un code de bonnes pratiques, un peu comme le chemin qu’empruntent nos homologues de l’épicerie.

Et en toile de fond, n’oublions pas qu’au-delà des impacts possiblement temporaires des menaces de tarifs douaniers sévit une crise de l’habitation qui, elle, est plus systémique et sans précédent dans l’histoire : jamais il n’a manqué autant de maisons au Canada et particulièrement de logements dits abordables.

On vous revient cette semaine avec deux plans tactiques, un pour les acteurs québécois et un autre, propulsé par notre organisme sœur, Bien fait ici, pour soutenir les joueurs de tout le Canada.

On devra trouver le moyen d’atteindre les utilisateurs finaux des produits que nos membres conçoivent et manufacturent, c’est-à-dire les citoyens-clients et les professionnels qui accompagnent leurs projets de rénovation et de construction.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *