La Banque Nationale déplore l’atrophie du secteur manufacturier canadien

Alors que les menaces du président américain élu s’approchent et se font plus concrètes, la Banque Nationale (BN) dévoile des statistiques qui nous font craindre le pire : notre secteur manufacturier est en train de disparaître. En conséquence, une plus grande dépendance envers les États-Unis, une perte de notre pouvoir de négocier des relations d’affaires sinon égales, du moins équitables.

Le déclin sans précédent du secteur manufacturier canadien résulte de changements économiques structurels, d’investissements insuffisants, d’un soutien politique inadéquat et de pressions – concurrentielles ou non – exercées par les marchés mondiaux.

« L’atrophie du secteur manufacturier canadien est allée trop loin », affirment les auteurs de l’étude, Stéfane Marion et Ethan Currie.

En gros, ce que le rapport de la BN constate :

  • depuis 2005, la production manufacturière par habitant de notre principal partenaire commercial a augmenté de 10 %, tandis que celle du Canada s’est contractée de 30 % par rapport à sa population;
  • depuis 2018, le secteur manufacturier américain a progressé de 10 % en termes réels pendant que le secteur manufacturier canadien diminuait de 5 % au cours de la même période;
  • la productivité des entreprises s’est contractée à un taux annualisé de 1,5 % au troisième trimestre 2024, neuvième baisse au cours des dix derniers trimestres. En revanche, la productivité américaine a augmenté de 2,2 % au cours de la même période, marquant ainsi huit trimestres consécutifs de croissance;
  • nos entreprises dépensent l’équivalent 0,9 % du PIB en recherche et développement alors que le taux est de 2,6 % aux Etats-Unis.

 

 

Données et graphique tirées du rapport de la Banque Nationale.

Pour inverser cette tendance à la dilution du tissus manufacturier canadien, il faut, selon les auteurs du rapport de la BN, un effort coordonné centré sur des politiques industrielles stratégiques – y compris des réformes de l’impôt sur les sociétés et de la réglementation – qui favorisent l’investissement, le développement de la main-d’œuvre et l’expansion de la base industrielle du Canada.

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