Des assureurs plus prudents en 2025 en raison de l’imprévisibilité

Pour les assureurs au Canada, l’année 2024 a été marquée par des pertes sans précédent dues à des catastrophes naturelles. En effet, ces pertes ont dépassé 7,5 milliards de dollars canadiens au troisième trimestre, un chiffre alarmant qui souligne la vulnérabilité croissante des actifs face aux événements climatiques extrêmes.

Malgré cette situation difficile, le marché canadien de l’assurance des biens conserve une certaine marge de manœuvre pour faire face aux risques commerciaux. Cependant, il est probable que les assureurs adopteront une approche plus prudente lors des renouvellements des traités de réassurance de 2025 en raison des sinistres survenus l’an passé et qui commenceront à influencer leurs ratios de pertes.

Les inondations survenues au Québec au début d’août 2024, causées par les restes de l’ouragan Debby, ainsi que les crues soudaines dans le sud de l’Ontario en juillet, ont mis en lumière la nécessité pour les assureurs de gérer efficacement le risque d’inondation pour les actifs situés dans ces régions. Ces événements climatiques extrêmes soulignent l’importance d’une gestion proactive des risques, car les assureurs doivent s’adapter à un environnement en constante évolution, marqué par des phénomènes météorologiques de plus en plus fréquents et intenses.

Malgré ces défis, les assureurs continueront de se faire concurrence en 2025 pour attirer des assurés présentant un faible risque de catastrophe naturelle et un bon dossier de sinistres. Cette concurrence pourrait entraîner des réductions de tarifs. Les assureurs ressentent une pression croissante pour maintenir les taux de primes dans un marché de plus en plus concurrentiel. Pour ce faire, ils augmentent leur capacité d’assurance et rivalisent entre eux pour attirer des risques.

Alors, quelles stratégies les membres de l’AQMAT devraient-ils adopter lors de leurs renouvellements en 2025 ? Selon Mathieu Gagnon, vice-président exécutif chez Vézina Assurances et courtier pour plusieurs membres de l’AQMAT, plusieurs approches peuvent être envisagées. « Il est certain que cela passera par la prévention, la surveillance des chaînes d’approvisionnement, ainsi que l’assurance à la valeur », explique-t-il. Il souligne qu’il existe de nombreux éléments dans un programme de gestion des risques. Par exemple, en matière de prévention, il est essentiel de prendre en compte les matériaux exposés aux éléments à l’extérieur, d’effectuer des thermographies sur les équipements et les entrées électriques, ainsi que de vérifier les toitures et les systèmes de gicleurs. En ce qui concerne la responsabilité des produits, il est crucial d’obtenir des preuves d’assurance des fournisseurs au cas où leur produit serait rappelé ou causerait des blessures à un consommateur. Enfin, il est recommandé de pouvoir démontrer ses valeurs assurables à neuf par le biais d’évaluations professionnelles.

Un autre aspect à considérer est le risque de concentration d’approvisionnement chez un nombre limité de fournisseurs.

En 2025 les assureurs travailleront à développer des solutions pour les risques complexes afin de diversifier leur offre aux assurés. Ils sont présentement incités à prendre en charge des risques qu’ils n’auraient pas envisagés il y a quelques années.

 

Mathieu Gagnon, FPAA, CRM, est vice-président exécutif chez Vézina Assurances à la suite du départ de Olivier Mathieu.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *