Le Canada n’est pas prêt à faire face aux conséquences des changements climatiques sur son réseau de transport et sa chaîne d’approvisionnement, ce qui menace la sécurité publique et la prospérité économique à long terme du pays, a déclaré le Comité sénatorial des transports et des communications dans son dernier rapport.
Les infrastructures de transport essentielles à travers le pays sont vulnérables aux événements météorologiques extrêmes. « Du coup, le transport efficient de nos marchandises entre entreprises (B2B) et entre nos commerces et les consommateurs (B2C) s’en trouve menacé », commente Richard Darveau, président de l’AQMAT.
À l’Est, un corridor ferroviaire vital qui relie la Nouvelle-Écosse au reste du Canada continental risque d’être englouti par la montée du niveau de la mer et la fréquence accrue des tempêtes violentes, mettant en péril les habitants et le transport de 35 milliards de dollars de biens et de services par an.
À l’Ouest, les routes et les voies ferrées qui desservent le port de Vancouver – qui soutient plus de 115 000 emplois et permet le commerce de plus de 300 milliards de dollars de marchandises chaque année – sont également vulnérables aux événements météorologiques extrêmes. Pour réduire le risque qu’il ne s’enfonce dans l’océan, l’aéroport de Vancouver est en train de rehausser les digues qui le protègent des inondations, de l’érosion et des possibles phénomènes sismiques.
Entre-temps, le Nord – déjà dépourvu d’infrastructures de transport – est confronté à de nouveaux défis liés à la fonte du pergélisol, qui menace les réseaux routiers et les aéroports. Les incendies de forêt ont également endommagé les lignes ferroviaires. La saison des routes de glace, qui sont vitales pour de nombreuses communautés isolées et sociétés minières, est de plus en plus courte.
Le gouvernement fédéral doit agir de toute urgence pour renforcer les infrastructures de transport essentielles du Canada, sans quoi il risque la catastrophe. Le secteur privé participe déjà à l’atténuation des effets du changement climatique, mais les efforts nationaux ne doivent pas être cloisonnés. Le comité recommande notamment au gouvernement de planifier et de financer la protection des infrastructures de transport et de collaborer avec les provinces, les territoires, les municipalités, les communautés autochtones et le secteur privé pour veiller à ce que des plans et des approvisionnements d’urgence soient en place en cas d’événement météorologique extrême.
En bref
- Le rapport du comité, qui s’appuie sur des audiences tenues pendant deux ans, porte sur quatre études de cas à travers le pays : l’isthme de Chignectou dans l’Est du Canada, le Nord du Canada, l’aéroport et le port maritime de Vancouver, et les Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent. Les inondations, les feux de forêt, les glissements de terrain, les tempêtes et la fonte du pergélisol ne sont que quelques-unes des menaces climatiques auxquelles sont confrontées ces voies de transport nationales essentielles.
- Le fleuve Saint-Laurent est une voie maritime majeure qui s’écoule des Grands Lacs et constitue un moteur économique clé pour l’Ontario et le Québec. Les défis auxquels la voie maritime et ses environs sont confrontés sont notamment la hausse des températures, l’imprévisibilité des niveaux d’eau et la réduction de la couverture de glace, qui entraine l’érosion des rives.
- Le Nord du Canada manque cruellement d’infrastructures, ce qui nuit au bien-être et au développement économique des communautés de la région. Le changement climatique se produit plus rapidement dans le Nord que partout ailleurs dans le pays.
« Les changements climatiques sont en cours et ne feront qu’empirer. Le Canada n’est absolument pas prêt pour ce qui l’attend. Notre comité a formulé dix recommandations au gouvernement fédéral, qui nous donneront une chance de nous préparer. »
– Sénatrice Julie Miville-Dechêne, vice-présidente du comité
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Lisez ici le rapport.