Cri d’alarme des assureurs : les gouvernements doivent forcer l’imposition de normes plus sévères de construction et d’aménagement

« Si les gouvernements ne prennent pas de mesures décisives pour créer des collectivités plus résilientes, on s’attend à ce que les pressions sur les primes d’assurance habitation se poursuivent », prévient Craig Stewart, vice-président, Bureau d’assurance du Canada (BAC).

Le BAC demande à tous les ordres de gouvernement d’investir dans des infrastructures résilientes, d’adopter des règles d’aménagement du territoire qui garantissent que les habitations ne soient pas construites dans des plaines inondables et dans des zones à risque élevé d’incendies de forêt, et de mettre en œuvre des codes du bâtiment qui protègent mieux les habitations et les moyens de subsistance.


« La seule façon de favoriser un marché de l’assurance habitation plus durable est de prendre des mesures concrètes pour contrer les risques auxquels sont confrontés les Canadiens d’un océan à l’autre. » insiste M. Stewart.

 

Alors que l’inflation générale s’atténue au Canada, de nouvelles données de Statistique Canada montrent en effet que les principaux facteurs qui influent sur le coût de l’assurance habitation demeurent élevés. Cette pression sur les primes d’assurance habitation vient de trois sources.

  1. Hausse du coût des intrants dans le coût de la reconstruction :le rapport d’octobre de Statistique Canada sur l’inflation révèle que les coûts de remplacement des maisons et de construction résidentielle ont augmenté de façon plus importante que l’inflation au cours des cinq dernières années. Ces coûts ont grimpé de 66 % au cours des cinq dernières années, dépassant largement le taux d’inflation cumulé de 19 % au cours de la même période.Selon le rapport de l’IPC, depuis 2019, en plus de l’augmentation de 66 % des coûts de construction de bâtiments résidentiels (le prix d’un entrepreneur reflétant la valeur de tous les matériaux, de la main-d’œuvre, de l’équipement, des frais généraux et du profit pour construire un nouveau bâtiment), le Canada a connu une augmentation de 24 % des coûts de remplacement des maisons (les coûts de reconstruction d’une maison entière à partir de zéro).
  1. Pénurie de main d’œuvre qualifiée :les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de la construction ont eu un effet négatif sur le temps et le coût nécessaires pour remplacer ou réparer les propriétés assurées. Le Rapport de mars 2024 de ConstruForce Canada estime à 88 400 le nombre de travailleurs du secteur de la construction qui iront à leur retraite chaque année pendant dix ans alors que la demande en construction nécessite au contraire une augmentation de la main-d’œuvre. 
  1. Pertes en flèche dues aux catastrophes naturelles :les événements météorologiques violents survenus en 2023 ont causé plus de 3,5 milliards de dollars de dommages assurés dans les collectivités du Canada, ce qui en fait l’une des années où les totaux annuels sont les plus élevés des quatre décennies précédentes. En 2024, les pertes assurées ont déjà dépassé les 7.8 milliards de dollars, ce qui en fera l’année la plus coûteuse en pertes assurées de l’histoire du Canada.

Depuis 2019, le Canada a connu une augmentation de 115 % du nombre de réclamations pour dommages aux biens personnels et une augmentation de 485 % des coûts de réparation et de remplacement des biens personnels endommagés par des conditions météorologiques extrêmes.

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