Table ronde no 1 sur le plan stratégique : riche en idées et en attentes!

Première d’une série de quatre tables rondes organisées par l’AQMAT dans le cadre de ses travaux de planification stratégique, celle réunissant dix marchands, tenue au Manoir Richelieu mercredi en levée de rideau de la Conférence Hardlines, a permis de cristalliser nombre d’enjeux communs et de projets d’activités pour les relever.

Dans un souci de respecter la confidentialité des propos et de conférer aux discussions une certaine universalité, nous tairons l’identité des participants. On se contentera de tracer les contours de leurs profils :

  • il y avait huit propriétaires de quincailleries et deux directeurs généraux, dont un de la relève;
  • il y avait quatre femmes et six hommes, certains très expérimentés, d’autres relativement nouveaux dans le domaine;
  • il y avait des magasins de trois bannières différentes ainsi qu’un magasin non-affilié, provenant de six régions administratives différentes et de tailles variables, allant de moins de 4000 pi ca à plus de 25 000 pi ca;
  • Crystelle Cormier, cheffe de la direction de l’AQMAT et Richard Darveau, président, agissaient comme modérateurs.

La table ronde – bien que de format rectangulaire, comme l’a mentionné avec humour un des participants – a été marquée par une forte solidarité entre les participants, transcendant les couleurs de leurs différentes bannières et régions. Une grande transparence a caractérisé les échanges avec la direction de l’AQMAT, favorisant une compréhension mutuelle des enjeux et des objectifs partagés.

Voici un compte-rendu des sujets qui ont retenu le plus d’attention parmi la douzaine abordés et des pistes de solution qui ont été esquissées.

La fonte des marges bénéficiaires inquiète les dirigeants et plombe l’intérêt de la relève ou des repreneurs. De ce constat est ressorti notamment le besoin de mieux se former en achats/approvisionnements et en gestion des inventaires et des promotions.

Tout ce bloc a débouché sur un appétit pour un service de perfectionnement et de coaching des gestionnaires, entre autres sur les calculs de marges et de ratios ainsi qu’en mise en marché. Parmi les autres postes à pourvoir plus difficilement, on note les chauffeurs de camion-girafe, l’estimation de travaux de rénovation et de construction et l’examen de soumissions lors d’appels d’offres.

Autre sujet préoccupant, les salaires demeurés élevés depuis la COVID-19.

Le phénomène serait amplifié par l’obligation de payer les étudiants et les temps partiels comme les autres employés, situation devenue plus critique alors que le marché est devenu plus volatil; on sait moins qu’avant comment va se comporter le consommateur et le professionnel.

Les échanges se sont conclus sur une demande d’intervention de l’AQMAT afin de revoir le cadre légal du salaire minimum jugé trop unisexe.

Toujours dans le rayon RH, le manque d’engagement et de fidélité des employés a aussi été dénoncé. La conversation a conduit les marchands a vouloir recevoir de l’AQMAT plus de pistes et de conseils, notamment en donnant des exemples de bonification qui marchent, voire d’intéressement à l’actionnariat avec plusieurs buts : diminuer le vol de temps et le roulement tout en augmentant l’engagement et la confiance mutuelle.

L’aide à la relève et l’accompagnement professionnel qu’offre l’AQMAT en matière d’acquisition et de vente de commerces étaient deux prestations méconnues. Les personnes présentes se montrent intéressées à en savoir plus en raison de la confiance qu’elles expriment à l’égard de l’objectivité de leur association.

Si certaines bannières partagent avec leurs marchands des données statistiques, les marchands apprécient la position neutre de l’AQMAT qui peut leur donner accès à tellement plus d’information et dans des temps rapides, d’où l’intérêt marqué des dix participants à la table ronde pour le projet appelé Périscope.

Parmi les variables qui interpelle  le plus les marchands arrive en tête l’indicateur suivant : les ventes par semaine et par facture avec une ventilation selon la région et la taille de la quincaillerie.

La délicate question des relations entre leurs fournisseurs et leurs bannières les concernent au premier chef. Ils constatent les effets de la consolidation et une certaine perte d’intérêt de manufacturiers qu’ils connaissent en raison du comportement des acheteurs dans les groupements, jugé trop transactionnel par rapport à un rapport de partenaire fondé sur la « long game », comme on dit en anglais. Du coup, tous les marchands présents ont exprimé leur appui à l’idée d’établir un code de comportement entre bannières et manufacturiers.

L’une des questions issues du sondage concernait l’organisation d’un seul grand salon d’achat en quincaillerie piloté par l’AQMAT, demande répétée par les manufacturiers.

Plus de 70 % des quelque 250 répondants à l’enquête de l’AQMAT ont confirmé l’intérêt pour une telle activité qui, rappelons-le aux plus jeunes, était menée par l’association jusqu’au début des années ’90 et qu’organise toujours trois des associations sœurs de l’AQMAT, soit WRLA, BSIA et ABSDA.

Les marchands présents à la table ronde de mercredi ont exprimé eux aussi des doléances par rapport à la situation qui prévaut. Parmi leurs critiques, il y aurait trop peu de nouveaux fournisseurs, on connaît d’avance qui va exposer. Trop également de nouveautés en raison du tri sélectif qu’effectuent les acheteurs de leur bannière parmi les offres des fournisseurs réguliers dits « marques nationales ». Comme visiteurs de ces salons, des marchands relèvent même un mépris ressenti de la part de certains exposants qui leur affirment se sentir forcés d’être présents.

Deux autres tables rondes s’en viennent, regroupant respectivement les bannières et les manufacturiers.

L’opération de consultation se conclura avec la réunion des membres honoraires et des ambassadeurs de l’AQMAT avec les commanditaires de la planification stratégique.

Puis, la direction de l’association compilera les sondages et les commentaires plus qualitatifs venant des tables rondes afin de servir de bases légitimes à l’élaboration du plan 2025-2026-2027 qui sera critiqué et bonifié par l’opinion du conseil d’administration réuni à cet effet à la mi-décembre.

 

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