Le télé-journal de Radio-Canada consacre un bon moment aux prix en quincaillerie

Hier, l’équipe Économie du téléjournal de Radio-Canada a consacré un bon moment au recensement du prix des matériaux, avant, pendant et après la pandémie, démontrant que l’offre des quincailleries, malgré l’inflation, demeure concurrentielle.

Dans un premier temps, plusieurs intervenants, incluant Daniel Lefebvre, marchand-propriétaire du RONA Major et Major, ont souligné que les grands chantiers de rénovation sont quasi absents depuis la montée des taux d’intérêt. Idem pour les maisons neuves à cause du coût des prêts hypothécaires.

Le monde a viré bout pour bout : en pandémie, les matériaux étaient rares et chers, les ouvriers étaient rares et chers, alors que maintenant, les inventaires sont élevés, les prix de vente sont abordables, il y a plus de travailleurs que de travail!

Cliquez ici pour relire l’article de l’AQMAT sur l’évolution du prix des matériaux qui a servi de référence à Radio-Canada.

Paul Cardinal de l’APCHQ fait partie des optimistes entendus dans le reportage du journaliste Olivier Bachand du fait que les institutions prêteuses commencent à offrir des taux abaissés sur la foi que la Banque du Canada va progressivement réduire le taux directeur dans un avenir rapproché.

Radio-Canada, avec raison, affirme qu’il est avantageux pour les consommateurs de rénover en ce moment afin de profiter de l’accalmie. Les quincailliers sont, comme on dit en anglais, « open for business » plus que jamais.

Le reportage possède aussi des vertus pédagogiques aidant à comprendre que les marchands et leurs fournisseurs en amont ont dû faire face à plusieurs augmentations de frais. Par exemple, les salaires ont été ajustés de 3 à 4 % en moyenne chaque année au lieu d’une normale autour de 2 %. Le carburant est autour de 1,70$ le litre alors qu’on le payait 1 $ le litre en 2019 pour le transport des marchandises. Tous les produits à base de dérivés pétroliers, comme les portes et fenêtres en pvc, les peintures, le bardeau d’asphalte, etc. ont tous été impactés par le prix du baril. Se sont aussi ajoutés pour plusieurs catégories de produits de nouvelles exigences environnementales que les manufacturiers tentent de supporter ou de faire partager avec leurs réseaux de vente. Et le plus important élément reste le coût d’emprunt : sachant que la majorité des quincailliers ne peuvent payer comptant leurs commandes, ils voient leur marge bénéficiaire grugée par les pourcentages supplémentaires exigés par leur banque.

Quand on considère ce portrait d’ensemble, on peut amener la clientèle à devenir plus indulgence, voire plus solidaire de la réalité vécue par le marchand de leur quartier et par les usines où se fabriquent les produits.

Cliquez ici pour voir le reportage diffusé au téléjournal de Radio-Canada hier soir.

Entrevue de Richard Darveau avec Patrice Roy

En deuxième partie, l’animateur-vedette recevait en studio le président de l’AQMAT. La question qui tue de M. Roy se présentait ainsi :

« M. Darveau, pourquoi on n’assiste pas davantage à une guerre de prix dans votre domaine? Ce qui encouragerait les citoyens à se lancer dans des travaux… »

RD : « Parce que dans le secteur de la construction et de la rénovation, c’est un écosystème qui est assez solidaire. »

Animateur : « C’est presque monopolistique. »

RD : « Non au contraire, il y a beaucoup plus de joueurs variés que dans le secteur de l’épicerie ou de la pharmacie. Ces gens-là sont solidaires à leurs producteurs; c’est sans doute le dernier secteur économique, à part l’agroalimentaire, où on peut retrouver des produits fabriqués au Québec, fabriqués au Canada, fabriqués aux États-Unis, en aussi grand nombre et dans n’importe quelle quincaillerie. Et ces gens-là se parlent, se rencontrent, puis écoutent il faut qu’on se tienne – pas qu’on se tienne dans le sens de la collusion, mais il faut que tout le monde arrive à vivre. »

Patrice Roy est revenu à la charge sur le même thème avec une variation :

« Ok, vous êtes heureux, mais c’est le consommateur pendant toute la pandémie qui a payé le gros prix. Et pour les ouvriers, il n’y avait même plus de soumissions. L’entrepreneur disait vous voulez des travaux, ben ça va vous coûter X heures plus tant de pourcent, c’est tout. Est-ce qu’on a repris d’après vous le pouvoir de négociation que les consommateurs avaient perdu? »

RD : « Oui, tout à fait. Le consommateur serait réellement perdant s’il y avait fermetures d’usines, s’il y avait fermetures de magasins. Durant la dernière année, pas moins de 20 quincailleries ont fermé leurs portes définitivement, c’est une année difficile. L’éclipse chez-nous elle ne dure pas quelques minutes, elle va durer encore plusieurs mois, alors on espère encore des gouvernements… Parce que sans programme pour stimuler la rénovation, sans les fameuses réductions des taux d’intérêt et des taux hypothécaires, c’est sûr que ça s’annonce difficile. Est-ce que je suis en train de dire qu’il y aura d’autres fermetures, on va surveiller ça, alors on espère que les gens seront au rendez-vous. »

En conclusion, l’animateur a taquiné le porte-parole de l’AQMAT : « Vous vendez bien, non pas vos salades, mais vos 2 par 4! »

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