Échange d’usines entre deux géants du bois

On connaissait déjà les échanges d’athlètes ou de cadeaux de Noël. Mais voilà que dans un soucis d’augmenter sa capacité de production de revêtements, Louisiana-Pacific (LP) troquera son usine de Chambord au Lac Saint-Jean contre celle de Norbord, son concurrent à Val-d’Or.

« C’est particulier, en effet », a indiqué au Devoir André Tremblay, p.-d.g. du Conseil de l’industrie forestière du Québec, qui n’a jamais vu ce genre de transaction. « Mais c’est une bonne nouvelle, parce que ces usines ne semblaient pas avoir d’avenir. Ça peut laisser présumer que les deux sociétés, qui sont sérieuses, ont un intérêt stratégique pour l’actif de l’autre. Et vice-versa. Elles n’ont pas échangé juste pour échanger. »

Fermées depuis quelques années, les deux entités produisaient des panneaux de copeaux orientés (OSB). En 2008, Chambord cessait ses activités en pleine crise économique tandis que Val-d’Or mettait la clé dans la porte quatre années plus tard.

Avec sa nouvelle usine, Norbord souhaite alimenter le sud du Québec ainsi que l’Est américain. « Elle a une capacité de production beaucoup plus grande, et c’était plein de sens de faire l’échange », a expliqué Alain Légaré, directeur général des activités OSB de Norbord au Québec.

De son côté, Jean-François Mongeau, directeur des ressources humaines de LP pour le Canada, a confié au journal que la presse de Val-d’Or, à 16 pieds, était plus convenable que celle de 24 pieds à Chambord.

La transaction devrait être conclue au début du mois de novembre.

L’usine de Chambord

L’usine de Val-d’Or

LP en croissance

Cette transaction, couplée à la récente acquisition d’un ancien site de fabrication de panneaux OSB à Cook, au Minnesota, s’inscrit dans la stratégie de LP d’accroître sa capacité de fabrication de revêtements, un secteur qui a vu l’entreprise enregistrer une croissance soutenue au cours de la dernière décennie.

« L’échange d’usines au Canada, combiné à la récente acquisition au Minnesota, accroît notre flexibilité et nous permet  d’optimiser notre capacité en vue de la croissance soutenue de nos activités », a affirmé Curt Stevens, chef de la direction de LP.

« Nous avons connu une croissance exceptionnelle dans les activités relatives aux revêtements, et nous prévoyons que la croissance se poursuivra, alors que nous cherchons à répondre à la demande grandissante », a-t-il ajouté. « Le but de ces transactions est d’ajouter à notre capacité de fabrication de revêtements d’ici la fin de 2018. »

La priorité immédiate de LP est de mener une évaluation détaillée du site de Cook et de l’usine de Val-d’Or.

L’évaluation déterminera la faisabilité opérationnelle, y compris l’accès à l’approvisionnement en bois de manière adéquate et en temps voulu, le travail nécessaire à la conversion des sites en usines de revêtements pleinement opérationnelles, ainsi que les coûts de conversion et les dépenses d’exploitation.

LP en bref

Lousiana-Pacific, fondée en 1973 au Tennessee, exploite 24 usines (14 aux États-Unis, sept au Canada, deux au Chili et une au Brésil) et emploie près de 4 800 personnes. En plus des deux usines de panneaux OSB au Québec, LP exploite, en coentreprise avec Résolu, deux usines de bois d’ingénierie de solives en I dans la province.

L’entreprise est un fabricant de matériaux de construction de bois d’ingénierie comprenant des panneaux de particules orientées, des produits de structure portante et de revêtement extérieur pour une utilisation dans les constructions résidentielles, industrielles et de petits commerces.

Norbord en bref

Norbord, basée à Toronto, dispose de 17 usines au Canada, aux États-Unis et en Europe. Elle emploie 2 600 employés.

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