À partir du premier mai, un dollar l’heure à l’effet domino appréhendé

Le temps est presque arrivé pour le taux général du salaire minimum d’être augmenté de 1 $ de l’heure sur le territoire québécois. La hausse prendra effet dès le 1er mai 2023, faisant passer le plancher provincial de 14,25 $ à 15,25 $, un bond qui polarise les membres de l’AQMAT. Pour plusieurs organisations œuvrant dans le commerce de détail ou auprès des PME, la nouvelle mesure reçoit un accueil mitigé.

Le gouvernement du Québec prévoit que l’élévation bénéficiera à 298 900 salariés, dont 164 100 femmes.

La quincaillerie a des besoins plus complexes

« C’est par une mince marge (47 % contre 44 %) que les répondants se montrent favorables et disent au gouvernement : « Oui, votre mesure est parfaite ». Des opinions polarisées qui seront nuancées par plusieurs commentaires reproduits en fin d’article. », dévoilait l’AQMAT plus tôt cet hiver, après qu’elle eut pris le pouls de ses membres par rapport à la hausse d’1 $ du salaire minimum qui doit rentrer en vigueur la semaine prochaine.

Parmi les marchands, distributeurs et fournisseurs enquêtés par l’association en janvier 2023, c’est une personne sur dix qui considérait le salaire minimum annoncé par Jean Boulet ce même mois comme trop élevé.

Près de la moitié (46,5 %) des quincaillers ont affirmé n’avoir aucun employé dont la rémunération équivalait à 15,25 $ de l’heure.

Si les marchands disaient embaucher des effectifs au taux de base, presque une autre moitié (43 %) a considéré le faire dans une proportion de 10 à 25 %.

Plusieurs quincaillers et manufacturiers sont d’avis que si la hausse du coût de la vie justifie un salaire minimum plus élevé, on vient créer là un enjeu collatéral, notamment par l’augmentation des coûts.

D’autres, avec une approche peut-être plus holistique de la société, considèrent que de meilleurs salaires améliorent la capacité de consommation de leurs concitoyens dans leur ensemble et y voient des avantages liés à la prévention de la santé mentale et physique.

« La hausse du salaire minimum est louable, mais bien imparfaite. Les gestionnaires ont des besoins plus complexes s’ils veulent arriver à offrir une bonne qualité de vie à leurs effectifs. Pensons à davantage de mesures pour favoriser du logement abordable et le transport collectif, sans omettre le contrôle des prix inflationnistes pour faire leur épicerie », renchérit le président de l’AQMAT, Richard Darveau.

Les impacts de la hausse sont appréhendés par plusieurs organisations

Le président du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), Michel Rochette, soutient que l’augmentation du taux général de salaire minimum du 1er mai contribuera à exercer une « pression sur l’industrie ». Le dirigeant du volet québécois du CCCD explique que « les salaires, depuis un bon moment, ont beaucoup augmenté. Et [que] c’est toute la chaîne des salaires qui est influencée à la hausse quand il y a une augmentation ».

Devant la plus importante hausse des 25 dernières années (7%), la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) « souligne que l’annonce » revêt une approche « définitivement plus pragmatique qu’une augmentation drastique qu’aurait été celle à 18 $ », bien qu’elle l’accueille comme « un coût supplémentaire annuel par employé au salaire minimum de 2 400 $ » et qu’elle pointe du doigt un « effet domino » sur « la totalité de la masse salariale de l’entreprise.

À l’instar des membres de l’AQMAT, les deux regroupements nationaux du commerce de détail et des PME ciblent un élément important : il y aura un coût à absorber par les entreprises.

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