Un sondage rendu public ce matin, conjointement par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) et RénoAssistance, lève le voile sur les intentions de rénovation des Québécois.
Administrée sur le web par la firme Ad hoc recherche entre le 6 et le 13 décembre 2021 auprès de 1 000 propriétaires d’au moins un immeuble, l’enquête porte précisément sur les travaux de rénovation ou d’entretien d’une valeur d’au moins 5 000 $ au cours des trois prochaines années.
Il s’avère que 28 % des interviewés ont l’intention de rénover cette année. Leurs dépenses moyennes s’élèveront à 21 000 $ pour les travaux intérieurs et 22 000 $ pour les aménagements extérieurs, estimés largement supérieurs aux chiffres habituellement obtenus qui oscillent autour de 15 000 $.
Près des deux tiers (64 %) souhaitent en fait confier les travaux à un professionnel, « ce qui pourrait créer une congestion de la disponibilité des ouvriers », estime Richard Darveau, président de l’AQMAT.
À peine 16 % des répondants accusent le prix des matériaux comme raison de ne pas rénover cette année, une donnée nettement moins déterminante qu’à pareille date l’an dernier. M. Darveau y va de deux commentaires : « Il faut d’abord dire que les prix, encore élevés, le sont moins que l’an passé. Puis reporter des travaux d’une année, c’est supportable, mais un jour arrive où on en a assez d’attendre et on procède sans plus espérer une baisse des coûts à court terme ».
Toute l’industrie se croise cependant les doigts pour que les marchés boursiers en forte hausse actuellement se calment…
Prix du bois d’œuvre de résineux en date du 2 février 2022. Source : Ressources naturelles Canada
Les propriétaires rénovent d’abord et avant tout (65 %) pour des raisons esthétiques, mais cela est plus vrai lorsqu’il s’agit de travaux de rénovation intérieurs. L’entretien (45 %) et les réparations (40 %) sont d’autres motifs importants, particulièrement en ce qui a trait aux travaux extérieurs. Quant aux ménages qui procéderont à un agrandissement ou à une conversion, ils le feront principalement afin de rendre leur habitation plus fonctionnelle.
Le tiers des répondants estime qu’ils auront besoin de financement pour réaliser leurs travaux. À cet effet, une majorité de propriétaires prévoient puiser à même leur marge de crédit. Serait-ce le signal qu’un programme avantageux de financement devrait être réfléchi au gouvernement…
Près des trois quarts (72 %) des propriétaires sondés projettent de réaliser des travaux de rénovation intérieurs au cours des trois prochaines années, surtout la réfection ou le remplacement des planchers (30 %), la salle de bain (28 %) et la cuisine (26 %), suivis du sous-sol (24 %), des chambres (12 %), de la salle familiale (6 %) et de la buanderie (6 %).
On note l’intention d’effectuer des rénovations de nature écoénergétique par le quart des répondants. Le chauffage et la climatisation, ainsi que l’isolation récoltent la faveur de respectivement 12 % et 11 % des travaux projetés.
À l’extérieur, près de la moitié (47 %) des répondants considèrent effectuer des travaux d’ici 2024. Principalement pour la terrasse, le balcon ou le patio (37 %), viennent ensuite, ex aequo, les travaux relatifs à l’aménagement paysager, au revêtement extérieur, à la toiture et aux portes et fenêtres, pour environ le quart des répondants. On note aussi qu’un propriétaire sur cinq songe à rénover l’allée ou le stationnement.
Finalement, 6 % des ménages sondés considèrent des travaux d’agrandissement ou de conversion de leur résidence. Dans ce cas, le budget moyen prévu s’élève à un peu plus de 80 000 $. Agrandissement (59 %), suppression (23 %) ou ajout (21 %) de cloisons, aménagement d’un logement accessoire (20 %), adaptation du domicile (13 %) et conversion (5 %) sont les principaux travaux au menu des futurs rénovateurs.