Les quincailliers veulent faire partie de la solution : « On perd des revenus et on se met des clients à dos »

« Peu importe ce qu’on fait, ça fait des mécontents alors qu’on a choisi ce métier pour rendre les gens heureux et en sécurité. » Dominic Larouche, quincaillier sur la Côte-Nord.

M. Larouche est directeur de la quincaillerie Lauremat à Sept-Îles. Sa surface fait un peu plus du 16 145 pieds carrés, après remesurage exigé par la Sûreté du Québec — Oui, oui, la SQ a reçu un appel pour s’assurer que le commerce respectait le décret ! M. Larouche vient d’accorder une entrevue percutante à une station de radio de la Côte-Nord.

Selon ce membre, le ras-le-bol se constate tant chez les vaccinés que les non-vaccinés. La mesure est perçue comme de trop, surtout quand il fait — 40 dehors.

M. Larouche dénonce le fait que le décret ne comporte que trois lignes. Rien ne nous explique ce qu’on peut faire ou pas. Et surtout, rien ne justifie pourquoi on doit demander le passeport vaccinal.

Ce marchand, comme bien d’autres, on l’a vu dans notre sondage, soutient que demander une preuve vaccinale à l’entrée n’exempte pas du tout son commerce d’être un lieu où il peut y avoir propagation du virus. Un client même avec trois doses peut porter la maladie et donc la donner aux employés ou autres clients.

L’animateur Tristan Brunet-Dupont rappelle que le travail de quincaillier n’est pas facile avec les mesures en yoyo, les prix aussi des matériaux qui ont connu des hausses et des baisses dures à gérer et à expliquer, l’insécurité des approvisionnements. Et maintenant survient la hausse du pétrole qui fait grimper le prix du transport des marchandises.

Le climat de travail et la santé mentale et physique du personnel sont aussi abordés dans l’interview. Sept employés manquent à l’appel à ce magasin de la Côte-Nord alors qu’il doit désormais affecter une ou deux personnes à l’entrée pour vérifier le passeport et l’identité.

« On ne fait pas ce métier-là pour jouer à la police. Or, j’ai de la misère à croire que parce que Lauremat demande le code QR que ça va aider à régler la pénurie et l’épuisement du personnel de santé. On n’a pas l’impression de faire quelque chose de positif. Par exemple, on pourrait demander aux commerces de faire des efforts pour aller nettoyer, faire des livraisons, etc.

Présentement, on nous force à diviser la clientèle en 90-10 », dénonce M. Larouche.

« On n’est pas des robots. On est des citoyens nous autres aussi. Ma job ne devrait pas être de dire à du monde de pas entrer dans mon magasin. Ça ne fonctionne pas et ça ne peut continuer. Je perds des revenus et je me mets de la clientèle à dos. C’est une première en cinquante ans de devoir agir ainsi envers une partie de la clientèle. On fait juste se nuire collectivement. »

Cliquez ici pour écouter l’entrevue d’une douzaine de minutes.

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