Approvisionnement outremer : plus lent, plus cher, mais encore nécessaire

Avec la collaboration d’Investissement Québec, l’AQMAT vient de conduire une enquête auprès de 40 manufacturiers en réaction à cette chaîne d’approvisionnement de plus en plus brisée, ralentie ou alourdie. Voici en primeur un état de leur situation et de leurs intentions.

L’idée générale poursuivie par la démarche consiste à identifier des opportunités de substituer des importations et de ramener de la production au Québec pour gagner en autonomie et en efficacité des chaînes d’approvisionnement.

 

Des retards coûteux

D’emblée, les répondants confirment l’impact à plusieurs niveaux de toute perturbation à leur chaîne d’approvisionnement. Au premier chef, l’augmentation des délais de livraison et sa conséquence sur le retard des commandes. L’augmentation des coûts de logistique et de transport devient un point de plus en plus névralgique avec l’inflation et la rareté des conteneurs maritimes. Enfin, l’effet sur le coût des produits et donc sur leur compétitivité est aussi soulevé.

Bien que ces deux impacts ne figuraient pas dans les réponses suggérées, il convient également de souligner que les fournisseurs d’ici perdent parfois des clients. L’obligation de devoir se requalifier pour un contrat public impose aussi son fardeau bureaucratique, d’où des pertes de temps et d’argent en pure administration.

En écho au dernier paragraphe, mentionnons que l’AQMAT organise le 20 octobre un webinaire sur l’à-propos de convenir d’un nouveau contrat social entre les fournisseurs et les groupements d’achats.

 

L’importation forcée

À la lecture de l’enquête, on comprend qu’importer n’est pas un choix libre pour nos manufacturiers. Pour trois quarts d’entre eux, les produits et composants qu’ils requièrent ne sont tout simplement pas disponibles au Québec. Le prix plus élevé représente aussi un facteur dans 45 % des cas.

Sinon, l’appétit pour relocaliser une usine présentement à l’étranger n’est pas fort. Sur les 19 répondants qui opèrent au moins une usine à l’extérieur du Québec, 14 ne considèrent pas son rapatriement, quatre pourraient considérer une telle action et un seul répondant répond par l’affirmative.

 

Où s’approvisionnent-ils?

Les sources de sous-traitance et de délégations d’activités manufacturières des entreprises québécoises ne sont pas aussi américaines qu’on pourrait le croire. Pas aussi chinoises non plus. L’enquête permet de constater une relative disparité géographique.

Un participant mentionnait qu’on était biaisé d’inclure les achats effectués dans d’autres provinces. Puisque le but d’Investissement Québec consiste à aider à produire plus ici, il était inévitable de comptabiliser dans le portrait tout ce qui provient de l’extérieur du Québec.

Pour le tiers des 40 répondants, entre 75 et 100 % de leurs achats proviennent du Québec. Pour un autre quart, la proportion reste importante, mais descend quelque part entre 50 et 75 %. Il reste quand même quatre manufacturiers sur dix qui affirment acheter québécois pour moins de 50 % de leurs besoins.

Il y a ce répondant qui nous a fait rire jaune: « Tout! Mais la main-d’œuvre ne peut pas ! » Ceci est une autre pénurie. Et on y reviendra…

Il y a ce répondant qui nous a fait rire jaune: « Tout! Mais la main-d’œuvre ne peut pas ! » Ceci est une autre pénurie. Et on y reviendra…

 

Prochaines étapes

Fort de cette information toute fraîche, la direction de l’AQMAT va la partager avec son partenaire, la filière Stratégie d’achat québécois chez Investissement Québec. Un plan d’action conjoint sera bientôt proposé pour tenter de focaliser nos efforts sur quelques composants qui semblent représenter un enjeu pour le plus grand nombre de manufacturiers.

 

 

 

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