L’industrie de la construction qui se lamente de manquer de main-d’œuvre semble éprouver de la difficulté à retenir les femmes qui se forment et s’intéressent aux chantiers.
Les femmes représentent moins de 3 % de tous les travailleurs de la construction et la situation ne semble pas prête de s’améliorer puisqu’une femme sur cinq ne reste pas plus d’un an et après cinq ans, la moitié ne sont plus dans l’industrie.
Les statistiques de la Commission de la construction du Québec (CCQ) sont d’autant plus alarmantes que l’organisme, justement dirigé par une femme (Diane Lemieux), met de l’avant tout plein de programmes à la faveur de l’embauche de personnel féminin, notamment une formation subventionnée sur la mixité en chantier.
Richard Darveau est d’avis qu’ils ne sont pas forcés d’engager un ratio minimal de femmes, les entrepreneurs ne changeront pas tant leur résistance ou plutôt celle de leurs employés mâles est forte. « Les contrats publics et les chantiers largement subventionnés pourraient inclure une clause obligeant par exemple 5 % en moyenne de personnel féminin sur ces sites », soutient le président et chef de la direction de l’AQMAT qui paraphrase la fameuse exclamation de l’astronaute Neil Armstrong: « Ce serait un petit pas à faire pour les entrepreneurs, mais un grand bond en avant pour l’humanité. »
Mises en pourcentage, les heures moyennes travaillées par des femmes correspondent à 70 % des heures obtenues par les hommes.
À analyser les chiffres, on se rend compte que les entreprises de construction qui embauchent les quelque 2-3 % de femmes sont en fait toujours les mêmes. Environ 88 % des entrepreneurs n’embauchent systématiquement jamais de femmes.
La construction va-t-elle demeurer longtemps le dernier bastion masculin ? La question est posée ici dans un reportage de Félix Lavoie publié dans le journal Le Soleil.