Telle qu’appréhendée il y a quelques semaines, la chute relativement brutale des prix du bois d’œuvre sur les marchés boursiers cause des maux de tête, pour ne pas dire des pertes financières à plusieurs centres de rénovation.
« Le grand public prend des raccourcis sous l’influence de certains médias et en vient à croire qu’une baisse boursière qui survient sur le parquet de Chicago devrait immédiatement se refléter dans les prix de détail. D’où la tentation forte de croire que le marchand pêche par gourmandise », constate Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.
En réalité, un commerce doit opérer avec ce qu’on appelle souvent les coûts moyens lorsque le marché joue au yoyo boursier.
À titre d’exemple, un classique 2 x 4 x 8 se vend entre 4 $ et 6 $ au détail actuellement, mais le coût moyen de ce produit pour un centre de rénovation se situe entre 5 $ et 8 $ quand on prend en compte les prix fort élevés où il a acheté ces madriers il y a plusieurs mois et les prix beaucoup plus bas qu’il peut aujourd’hui trouver.
La situation décrite s’applique à plusieurs autres gammes de produits vendues en quincaillerie en raison des inventaires encore élevés, situation justement créée par la médiatisation du prix inflationniste des matériaux de construction qui a ralenti les chantiers et les projets des consommateurs.
Pire, l’explosion du prix des conteneurs maritimes, dont on a parlé récemment, provoque des augmentations du coût d’acquisition des produits importés d’Asie que les quincailleries ne peuvent totalement faire absorber par les consommateurs. Les marges beaucoup plus réduites que prévu sur ces articles qui composent souvent plus de 50 % de l’inventaire d’un magasin type viennent grever la rentabilité de l’établissement.
Pour revenir au prix du bois d’œuvre, l’AQMAT est d’avis que la situation va demeurer telle quelle jusqu’en octobre. Ce n’est donc qu’à partir du prochain mois que les prix de détail devraient commencer à refléter ce qui se sera passé sur les marchés boursiers plusieurs semaines plus tôt. Cela, bien sûr, si les cours boursiers ne se mettent pas à remonter entre-temps…