La plateforme La Presse+ de ce matin, avec raison, partage les maux de tête des marchands qui doivent commander leur stock à l’approche des Fêtes. Les quincailleries et leurs décorations de Noël se sentent aussi inquiètes que les magasins de cadeau.
Un chiffre vaut mille mots… ou dans ce cas-ci mille maux : une cargaison par conteneur sur le Pacifique entre la Chine et le Canada peut coûter plus de 30 000 $ canadiens au lieu d’osciller entre 3 et 4 000 $.
Un deuxième chiffre ajoute une couche de nervosité : les délais de 3-4 semaines sont passés à 12-16 semaines pour voir son transport maritime confirmé hors de tout doute.
Certes, les quincailliers interviewés par le journal font étalage de leur prévoyance. Car pour paraphraser un vieux proverbe : un quincaillier averti en vaut deux.
Il reste tout de même qu’aucun marchand ne se sent 100 % assuré de recevoir ce qu’il a commandé à temps pour les Fêtes.
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« Je suis d’accord que juste pour le transport nous sommes passé de 3-4 semaines à 12-16. Actuellement, j’ai des containers dans les ports en Chine et certains sont là plus de 4 semaines avant d’embarquer sur un bateau », confiait ce matin un manufacturier à l’AQMAT.
« Je dois prévoir mes achats, les inventaires 6 mois d’avance car les fabricants en Asie ont aussi de la difficulté à avoir de la matière première pour produire. Alors leurs délais de production ont considérablement augmenté », a-t-elle ajouté.
Un engorgement inflationniste pas prêt de se résorber
Outre la COVID-19, plusieurs autres raisons expliquent les prix élevés et le manque de conteneurs.
La montée des déséquilibres mondiaux dans le déconfinement à géométrie et à vitesse variables en raison de la pandémie, selon ce que chaque pays vit comme situation et qui change continuellement, engendre des incertitudes jamais vues.
En effet, alors que certains pays exportent encore plus qu’auparavant, nombreux sont ceux qui se remettent lentement pour entrer dans la course.
Conséquemment, les acheteurs se réajustent, annulant des commandes lorsque leur clientèle cible est en voie de nouveau confinement, et augmentent leur volume lorsqu’ils reprennent confiance dans leur marché. De ce fait, les personnes affectées à la logistique ne savent plus où donner de la tête.
Le retour en Asie de gros navires vides ou presque, cela en raison de balances commerciales parfois complètement déséquilibrées entre les nations occidentales et le reste du monde explique aussi l’augmentation faramineuse des coûts des conteneurs.
La congestion dans les ports est l’un des problèmes avec lesquels les entreprises luttent. Elle a entraîné de nombreux retards et annulations de cargaisons. Bien qu’il y ait quelques signes d’amélioration en vue du prochain trimestre, même aujourd’hui, on constate que les performances d’expédition des différents ports sont à leur plus faible rendement dans le monde entier.
Sans aucun doute, la pénurie de conteneurs est l’une des principales autres raisons de la hausse des prix. Même si les entreprises fabriquent plus de produits avec la relance économique qui s’installe, leur expédition est limitée par le nombre de conteneurs disponibles.
Il faut aussi se rappeler que les alternatives au cargo maritime ne sont pas nombreuses, notamment en raison des compagnies aériennes dont les opérations demeurent perturbées.
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