« La chute des prix trop drastique qu’on appréhendait se pointe hélas à l’horizon » – Richard Darveau

Sur les marchés des commodités, alors que les médias parlent d’inflation en référence au panier d’épicerie, le contraire se produit dans notre industrie. Des scieries de l’Ouest canadien sont contraintes de réduire leur production en raison de la chute des prix du bois d’oeuvre et de la flambée des coûts des grumes. En fait, l’effondrement des prix est presque sans précédent.

Les entreprises de bois d’œuvre d’Amérique du Nord ont peut-être ajouté trop de production, trop rapidement, à mesure que la demande se refroidit et que les prix des matériaux de construction plongent.

Après avoir plus que quadruplé en 12 mois pour atteindre des sommets records, le bois d’œuvre a reculé d’environ 70 % depuis mai. La situation est particulièrement critique dans l’Ouest canadien en raison des coûts plus élevés, mais rien ne permet de croire que le Québec et tout le Nord-Est américain seront épargnés.

Les producteurs nageaient dans les liquidités plus tôt cette année après que les taux d’emprunt à leur plus bas niveau pendant la pandémie ont mené à un boom de la construction de maisons et à une suractivité de rénovation, ici comme aux États-Unis. Mais l’été, les vacances, un certain déconfinement et surtout les prix ont fini par refroidir les bricoleurs et retarder certains chantiers institutionnels.

En termes simples, l’augmentation de la production et le ralentissement de la demande ont fait augmenter les stocks de bois plus rapidement que prévu. « Et c’est ici que le danger nous guette », prévient Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

« Les centres de rénovation qui ont voulu satisfaire leurs clients ont continué d’acheter du bois d’œuvre et d’autres matériaux malgré les prix forts. Leurs coûts d’acquisition doivent baisser, certes, mais lentement, car toute chute drastique pourrait placer plusieurs commerces de détail dans un état de débalancement total s’ils doivent écouler à bas prix des matériaux achetés à prix élevés », explique M. Darveau.

Cité par le Financial Post hier, le courtier-expert Greg Kuta de la firme Westline Capital Strategies rappelle que « Le marché est encore surabondant par rapport à la demande, il faut tenir compte de l’offre pour assurer la stabilité des prix et procéder à des estimations des prix à venir. »

À titre d’exemple, M. Kuta confie au journaliste que les contrats à terme américains sur le bois d’œuvre se négocient autour de 470 $US par millier de pieds-planches, après avoir atteint plus de 1 700 $US en mai.

À ne pas négliger non plus, les feux de forêt qui couvent par centaines en Colombie-Britannique, lesquels ont forcé des producteurs à annoncer des restrictions en raison d’ordres d’évacuation dans les zones forestières.

One comment on “« La chute des prix trop drastique qu’on appréhendait se pointe hélas à l’horizon » – Richard Darveau

  1. Christian on

    Une grande majorité des consommateurs croit que les prix sont encore très élevés et qu’il y a manque de bois…comme on le sait c’est tout le contraire. Les médias les ont bombardés de communiqués sur la hausse des prix mais pas la baisse. Ça n’aide pas a créer de la demande.

    J’espère que les scieries ne sont pas surprises….ils ont étiré l’élastique au max…et le consommateur a fuit.

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