Cela fera cinq ans que je clame, tel Don Quichotte, que réduire ses heures d’ouverture de magasin ne comporte que des avantages. Il aura fallu un virus pour rendre le sujet quasi épidémique.
Le gouvernement du Québec ne peut plus ignorer la demande des marchands et de leurs employés. Le sondage de la firme CROP paru en exclusivité dans La Presse+ de ce matin montre que même posée « à frette », sans contextualisation, les gens sont majoritairement à l’aise avec l’idée de ne plus magasiner partout sept jours par semaine pour des achats non essentiels et que plus d’une personne sur deux se priverait de sa quincaillerie les dimanches.
On constate l’ampleur de l’intérêt que les citoyens portent à la question des heures d’ouverture des commerces quand on apprend dans ce sondage que jusqu’au tiers de la population (32 %) serait même disposé à se passer de l’accès à leur pharmacie et à leur épicerie les dimanches.
Mais imaginez quand on aura vraiment mené campagne pour sensibiliser les clients à l’étranglement financier que subit leur quincaillerie préférée souvent forcée d’ouvrir tous les jours et plusieurs soirs et à la privation de loisirs et de vie familiale qu’une telle situation impose à leurs employés.
Sans oublier notre argument massue: la perte d’expérience client. En effet, s’il reste une véritable valeur ajoutée à fréquenter une quincaillerie en personne plutôt que d’effectuer un achat en ligne, c’est bien la possibilité de rencontrer un expert à qui soumettre son problème ou son projet.
L’AQMAT va prendre les moyens pour informer les citoyens et les élus des enjeux véritables. La fermeture les dimanches est présentée dans le sondage CROP comme une fin en soi. Pas du tout. Notre revendication repose sur une logique socio-économique et sociétale: moins d’heures d’ouverture optimisent pour les clients d’être mieux servis, réduit les dépenses d’opération des magasins, rend l’embauche plus attractive, contribue à retenir les meilleurs employés, améliore la qualité de vie aussi des entrepreneurs qui font commerce.
J’ai rencontré ce matin deux conseillers politiques, l’un du ministre de l’Économie et de l’Innovation, l’autre du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité Sociale. Avec le premier, il a été question d’aider les marchands spécialisés que sont les quincailleries à devenir plus concurrentiels sur le plan financier en modifiant la Loi sur les jours d’admission dans les commerces pour réduire leurs dépenses.
Avec le second, on a parlé de qualité de vie de la main-d’œuvre et de leurs salaires. Il va sans dire que si le commerçant n’ouvre pas les dimanches, il récupère de la latitude financière pour offrir des paies plus compétitives. Il convient de rappeler à ce sujet que le salaire annuel moyen au Québec est estimé à 45 208 $ alors que le dernier Diagnostic salarial de Détail Québec indique que les commerces de détail paient leurs employés en moyenne 29 907 $ alors que dans le cas spécifique des quincailleries, le salaire moyen est de 31 318 $, un score légèrement meilleur.
Un commerce spécialisé doit pouvoir embaucher et perfectionner des experts, c’est-à-dire des gens qui en connaissent plus, beaucoup plus que les clients. Ce n’est qu’ainsi qu’on peut concurrencer Amazon et d’autre part, les Costco et Walmart de ce monde.
Or, une telle quête suppose des ressources financières et logistiques. Si tous les commerces d’un même secteur sont forcés de demeurer fermés aux mêmes heures, on récupère alors des marges financières sans réduire son chiffre d’affaires, argent frais qu’on peut investir dans l’amélioration continue des conditions de travail avec comme conséquence une réponse à la pénurie de main-d’œuvre et une belle contre-attaque à la mort de plus en plus de commerces locaux…
Il faut en finir avec ces deux équations mathématiques sans avenir et que j’exprime ici avec un peu de sarcasme, vous m’excuserez, il y a des jours où je suis excédé:
– « Aimerais-tu travailler dans notre commerce? On paie 33 % moins que le salaire moyen pratiqué au Québec et tu dois travailler certains soirs et les dimanches. »
– « Aimerais-tu prendre la relève de mon magasin? On opère sept jours, donc l’administration, les achats et tout, tu t’en occupes le huitième jour. Pis nos marges bénéficiaires sont quand même assez minces ».
Posez les questions, c’est y répondre.
Le débat commence, il ne se termine pas. On en a pour plusieurs années…
L’AQMAT et ses membres doivent maintenant mobiliser leurs ressources pour financer un sondage scientifique bien étoffé où la population sera invitée à mieux comprendre la réalité des quincailleries et de leurs employés afin d’appuyer notre démarche.
Je suis confiant que les appuis se manifesteront et qu’à la lumière de ces nouvelles données témoignant d’une volonté populaire, le gouvernement du Québec bougera.
On aura ainsi aidé la cause des quincailleries, mais aussi celle de tous les autres commerces pris avec ce manque d’argent disponible, de temps, de main-d’oeuvre, de relève et de compétitivité face à l’avancée des géants de l’internet et des grandes surfaces généralistes.
IL EST GRAND TEMPS QUE LE GOUVERNEMENT ÉCOUTE NOTRE INDUSTRIE, JE SUIS TRÈS EN ACCORD DE RESTER FERMER LES DIMANCHE DE TOUTE FAÇON LES VENTES DU DIMANCHES VONT CE RECUPERER LE SAMEDI OU LE LUNDI COMME ONT LE FESSAIT DANS LES ANNÉE 80
Salut Richard
Le « feeling » que j’ai, c’est qu’en réduisant les heures d’ouvertures des quincailleries, les gens vont acheter spontanément et instantanément sur internet. Le dimanche les gens ont du temps de libre pour faire leurs activités et de l’argent discrétionnaire. Alors à mon humble avis, il faut être présent quand les gens ont de besoin de faire des achats. Passe une bonne journée.