Désinformation des syndicats dans la construction et menace de grève

Alors que la date fatidique du 1er juillet où doivent être livrées des milliers de maisons, l’AQMAT joint sa voix à celle de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) pour se désoler de la stratégie empruntée par l’Alliance syndicale, ponctuée de désinformation et de fausses allégations pour en arriver à une grève aux conséquences graves.

« Les syndicats veulent partir en grève pour une simple application mobile, prétextant l’invasion dans la vie privée et la géolocalisation constante des travailleurs, ce qui est absolument faux », soutient François Bernier, vice-président principal Affaires publiques à l’APCHQ.

« Nous espérons que les travailleurs sont au courant qu’ils vont perdre des revenus pour un problème qui n’existe pas, et ils vont signifier leur désaccord à leurs leaders, comme ils le font d’ailleurs sur les médias sociaux », précise-t-il.

De lourds impacts pour l’économie québécoise

Selon l’APCHQ, chaque jour de grève représenterait une perte de plusieurs millions de dollars.

« Lors du dernier conflit, en 2017, les pertes totales quotidiennes en salaires et profits s’élevaient à près de 45 M$. C’est certainement davantage aujourd’hui », estime François Bernier.

Des impacts sur la livraison des projets de construction neuve ou de rénovation sont malheureusement à prévoir. Des projets qui, rappelons-le, souffrent déjà de problèmes d’approvisionnement et de pénurie.

« Dans le contexte de reprise économique fragile que nous vivons actuellement, nous considérons que déclencher une grève dans l’industrie de la construction sous de faux prétextes serait un geste injustifié, voire irresponsable, et aurait de graves conséquences économiques pour l’ensemble des ménages du Québec », souligne François Bernier.

Le point sur les applications mobiles de pointage et vie privée des travailleurs

Puisque les marchands membres de l’AQMAT et nombre d’usines utilisent de plus en plus les applications mobiles pour mieux planifier les horaires et payer aux employés les heures réellement travaillées, l’AQMAT a demandé à ses deux membres, Mobile Punch et Agendrix, plus d’explications sur leurs technologies.

Ainsi donc, l’enjeu des négociations des conventions collectives dans le domaine de la construction porterait principalement sur le recours aux applications mobiles sur le téléphone des travailleurs pour inscrire les heures d’arrivée et de départ du chantier, ainsi que les heures supplémentaires.

À vrai dire, la fonction de géolocalisation qui semble être mise en cause par la partie syndicale est une fonction est activée manuellement par le travailleur lors de son arrivée et de son départ de son lieu de travail (communément appelé « punch in/punch out »). Cette application ne donne pas accès à aucune autre information sur le téléphone de l’employé tels que les photos, les courriels, les numéros de téléphone, etc.

À l’heure actuelle je me questionne réellement sur la bonne foi des parties syndicales en la matière » affirme M. Jérôme Guay, président de Mobile-Punch.

Mathieu Allaire, directeur général et cofondateur d’Agendrix, une solution similaire, renchérit : «Le respect de la vie privée de nos utilisateurs est donc primordial. C’est pourquoi une fois la géolocalisation autorisée, elle est uniquement utilisée lorsque les employés pointent leurs entrées et leurs sorties sur leur lieu de travail.  Nous ne suivons jamais les déplacements des employés. »

Soulignons par ailleurs que dans la majorité des cas où une telle application est utilisée en commerce ou en usine, le pointage des employés se fait sur une tablette électronique ou un ordinateur sur le lieu de travail. C’est ainsi que les employés peuvent consulter leur horaire. Donc, aucun employé n’est forcé d’installer une application sur son cellulaire, mais plusieurs procéderont pour mieux gérer leur horaire.

Pour revenir au pointage mobile, par exemple sur chantier, la direction d’Agendrix rappelle elle aussi que la géolocalisation ne se fait pas en permanence; elle est seulement utilisée lors du pointage de l’arrivée, des pauses et du départ de l’employé sur un lieu de travail.

Il est donc faux d’affirmer que les travailleurs de la construction sont suivis en tout temps et que les gestionnaires sont en mesure de suivre leurs moindres mouvements.

Nous considérons qu’en 2021, notre industrie ne peut tout simplement plus renier l’importance du virage numérique. Il en va de la productivité et même de la survie de nos entreprises », conclut François Bernier.

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