Tout le monde se soucie depuis mars de sa santé physique. Voilà que le monde médical nous révèle que le manque de rapports humains et le climat d’incertitude qui pèse fait plus de victimes entre les deux oreilles, au point où la santé mentale, et en particulier celle de vos employés, doit devenir une priorité.
Je choisis cette journée baptisée Vendredi fou par certains rois de la surconsommation pour amener nos marchands et nos dirigeants d’usine à prendre du temps de qualité ces jours-ci pour se préoccuper de l’état psychique de leurs effectifs et par extension, de celui de leurs proches.
Pour remercier mon équipe de travail qui n’a pas ménagé ses efforts afin de vous accompagner depuis le jour un de cette crise qui perdure, le party de Noël s’annonce bien différent. Un peu parce que nous nous télé-réunirons et devrons partager à distance un repas. Surtout parce que l’idée centrale consistera à nous dire à quel point on est privilégiés de pouvoir compter les uns sur les autres, d’avoir gardé nos emplois, d’avoir des responsabilités qui nous valorisent, où vous, les membres, nous faites se sentir utiles et appréciés.
Un repas solidaire des gens qui souffrent de maladies mentales
L’équipe a choisi de soutenir une initiative de la Société québécoise de la schizophrénie et des psychoses apparentées (SQS) que nous vous invitons à découvrir. L’organisme s’est associé à une sympathique PME du nom de Cool&Simple (C&S) spécialisée dans la création et la vente de surgelés gourmands propose un repas kit festif pour les Fêtes sur le thème « Terre, Mer et Chocolat ».
« J’aurais voulu trouver cet organisme plus tôt, afin que moi-même, je puisse mieux accompagner ma mère qui vit avec cette maladie », partage Vincent Mahé, président-fondateur et directeur de C&S.
Un employé avec une déficience mentale en 2021?
Et si on allait plus loin qu’un don et qu’on s’engageait à embaucher dans nos organisations en 2021 au moins une personne ayant une déficience intellectuelle?
Comme dirigeant de l’AQMAT, j’opte pour ce qu’on appelle l’embauche inclusive et choisis de privilégier les candidatures de personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme pour pourvoir au prochain poste disponible dans notre OSBL.
Je suis de l’école qui croit que, dans la vie, en général, la peur est souvent plus grande que l’obstacle réel, ce qui peut empêcher nombre d’initiatives.
Dans le cas précis de considérer prioritairement des personnes mentalement handicapées pour combler un poste à venir, je vais donc accorder du poids aux avantages d’une telle action et non pas me borner à ne voir que les dimensions sombres d’une telle décision de management. Et je vais garder en tête qu’une équipe diversifiée est toujours plus performante.
S’il y aura peut-être des challenges d’insertion au groupe, d’apprentissages sociaux plus délicats – ce qui n’est pas garanti d’arriver non plus – il y aura par ailleurs une fierté partagée par toute l’équipe de jouer un rôle social, de faire une modeste part à la construction d’une société plus généreuse.
Il y aura aussi des bénéfices directs résultant de la maladie même. Car chaque handicap a deux côtés, comme une médaille, et procure des caractéristiques exploitables.
Ainsi, donnant à l’occasion des conférences devant des jeunes atteints à des degrés légers de troubles de l’autisme, je suis bien placé pour me rendre compte que ce sont souvent les plus doués pour la recherche pointue et l’expression de leurs opinions.
Enfin, les statistiques le montrent, il y a de fortes chances que la personne choisie se montre particulièrement reconnaissante et s’engage dans son emploi avec une loyauté et une volonté de réussir qui soient plus grandes que celles rencontrées par des gens qui n’ont pas été aussi victimes d’ostracisation.
En effet, quand les conditions sont maintenues dans le temps, le taux de roulement des employés avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme est de seulement 7 % – comparativement à 49 % pour les autres travailleurs.
De toute façon, on n’affrontera pas seul ce prochain défi. L’AQMAT se fera aider par le programme « Prêts, disponibles et capables » (PDC) de la Société québécoise de la déficience intellectuelle. Il vise à faciliter l’accès des employeurs à des travailleurs compétents et disponibles à une main-d’œuvre souvent sous-estimée et sous-utilisée, cela pour toutes sortes de raisons, l’une d’elles étant la méconnaissance des capacités de travail de ces candidats différents.
D’autant que nous subissons une crise de main-d’œuvre sans précédent, oeuvrons donc ensemble pour créer un milieu de travail plus inclusif au Québec!
Président et chef de la direction
Très bonne initiative que j’appuie totalement. Félicitations!