Et si la vague de dénonciations de harcèlement affectait plus votre entreprise que celle du coronavirus?

Titre accrocheur, c’est vrai, mais connecté sur la réalité. En ce moment, une foule d’organisations perdent leur réputation, du temps, de l’argent et du personnel en raison de la négligence de leurs dirigeants face à la prévention du harcèlement au travail.

« Relisez attentivement chacun des titres de journaux tirés de publications qui datent de quelques jours, au plus de quelques semaines. Vous comprendrez comme nous que le mouvement de dénonciation est bel et bien amorcé. Notre société est en mode tolérance zéro envers l’intimidation et le harcèlement des patrons et des collègues sous toutes leurs formes. Et il ne s’éteindra que lorsque les travailleurs – et en particulier les travailleuses – se sentiront apprécié.e.s et respecté.e.s entièrement. »

– Crystelle Cormier, directrice, activités d’animation et de formation, AQMAT

D’ambitieux objectifs pour contrer un vaste problème de société

Les objectifs du programme « Une industrie de la quincaillerie assainie grâce à la lutte contre tout harcèlement » sont élevés : former d’ici mai 2021 un total de 1 600 personnes aux situations qui peuvent constituer du harcèlement dans notre industrie. Plus précisément, 400 cadres et 1 200 travailleurs.

Chaque semaine, il sera possible de suivre l’évolution du projet par l’entremise de cette jauge.

Si l’AQMAT frappe si fort en termes de nombre de personnes à former ou à sensibiliser dans l’industrie de la quincaillerie en matière de harcèlement au travail, c’est parce que le problème est vaste. Il touche toute la société. « Commençons donc par faire le ménage dans notre cour… à bois! », lance Mme Cormier.

Il est peut-être triste de constater que les employeurs se soucient du harcèlement trop tard, souvent après les faits. Deux exemples parmi d’autres.

La municipalité de L’Ancienne-Lorette est rendue à des frais de plus de 350 000 $ pour tenter de peine et de misère de justifier les agissement de son maire.

Le Musée des Beaux-Arts de Montréal a négligé de bien encadrer les agissements de sa directrice générale, ce qui a entraîné le gouvernement à lui demander de rembourser une subvention de 10 millions $.

« C’est fou comme les dirigeants de nos quincailleries et de nos entreprises manufacturières ne se sentent pas concernés », déplore Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT. « Dans les discussions que j’ai avec eux, je constate que la grande majorité réduit le harcèlement à sa dimension sexuelle. Ils oblitèrent les conséquences possibles de l’intimidation et connaissent mal les limites de leur droit de gérance. »

M. Darveau recommande aux membres de prendre connaissance des décisions rendues par les tribunaux pour voir que les plaintes surviennent dans des milieux de travail qui ressemblent à leur PME.

Appuyée par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), l’initiative de l’AQMAT a d’abord pris la forme d’une série de podcasts ou balados intitulée « Peut-être dans une quincaillerie près de chez vous ». On y partage les témoignages, parfois choquants, de victimes de harcèlement au travail dans notre industrie.

Le projet entame maintenant une phase plus engageante qui consiste à convaincre des quincailleries et des manufacturiers membres d’offrir la formation virtuelle gratuite dans leur entreprise.

Les membres seront contactés afin de solliciter leur participation par Andréa Bélanger, agente de projet stagiaire.

Destinées aux employeurs et aux responsables des ressources humaines ainsi qu’à leurs travailleurs, les formations de courte durée mettent les connaissances des participants à jour avec les nouvelles normes en matière de harcèlement au travail. Un peu comme les jeux vidéo « où vous êtes le héros », les capsules vidéo immersives de 5 minutes font vivre des simulations aux participants où ils font face, virtuellement, à des situations de tous les jours pouvant ou non représenter des cas de harcèlement, d’intimidation, voire d’agression. Ils apprennent alors comment bien réagir à de tels événements.

L’inscription aux formations sera possible à partir du 8 septembre. D’ici là, les membres peuvent appuyer l’AQMAT en écoutant les balados, dont le plus récent Quand le harcèlement dépasse le milieu de travail et en rejoignant le groupe LinkedIn.

Ensemble, devenons exemplaires en matière de prévention du harcèlement. Cela évitera des dénonciations et renforcera notre marque d’employeur.

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