Guerres ou saignées chez RONA et BMR : la direction de l’AQMAT rétablit les faits

Mercredi, le Journal de Montréal affirmait que Lowe’s était dans la tourmente, que les marchands RONA partaient en masse, qualifiant même la situation de « saignée ». Le lendemain, le même journaliste récidivait en avançant que la colère gronde aussi chez BMR où ce serait également la guerre. Le président et chef de la direction de l’AQMAT est intervenu personnellement pour remettre les pendules à l’heure. Voici son blogue.

L’AQMAT, par son mandat, doit rectifier toute désinformation. Lorsqu’un de nos membres est lésé, que ce soit par un média ou un gouvernement, il est de notre ressort d’intervenir.  L’article 1.7 de nos Règlements généraux est on ne peut plus clair à cet effet.

Les deux articles du Journal de Montréal, publiés mercredi et hier, ne reflétaient pas la réalité de notre marché. Je suis donc intervenu personnellement.

Le Journal de Montréal remporte vraisemblablement un bon taux de lecture chez nos membres. En tout cas, pas moins de trois marchands RONA, deux marchands BMR, un marchand Home Hardware, un administrateur de l’AQMAT et même la direction de BMR ont communiqué avec moi à ce sujet.

Ils voulaient savoir si c’était vrai ce qu’ils lisaient, qui avait lancé le journaliste sur cette piste et surtout, dans quel intérêt ? Personne de la direction de Lowe’s Canada ne m’a contacté, mais je peux imaginer que ces articles ont été pour eux aussi une source de frustration.

Je me devais donc d’offrir quelques précisions sur le climat qui règne dans l’industrie de la quincaillerie au Québec et l’envergure des mouvements entre bannières.

J’ai souligné au journaliste que le changement d’enseigne connaissait un niveau d’activité sans précédent, du moins, depuis les onze années que je suis en poste à l’AQMAT.

Depuis janvier 2018, exactement 69 magasins ont changé de couleur de bannière alors que la moyenne annuelle se calcule généralement sur les doigts des deux mains.

Nous gardons dans notre base de données les informations sur l’ensemble du marché, sur chacun des mouvements inter-affiliations ; l’AQMAT n’a pas le choix pour garder à jour ses envois de publications à tous les magasins de toutes les bannières.

Cependant, à l’analyse, il n’y a pas beaucoup moins de RONA aujourd’hui au Québec qu’il y en avait avant que Lowe’s n’acquiert l’entreprise québécoise.

En fait, aucun glissement de terrain n’est notable du côté d’une ou l’autre des bannières. En tout cas, pas suffisamment pour mériter des articles autant à l’emporte-pièce.

Le Journal laissait entendre que les marchands qui quittaient RONA partaient chez BMR. Pour certains, c’est vrai. Mais la vérité est plus diffuse, la bannière Home Hardware et d’autres en accueillant également.

Il me fallait donc indiquer au journaliste que le marché des échanges était assez actif dans les autres bannières aussi. En particulier, ce dernier avait été mis au courant que les BMR étaient à renouveler leur contrat respectif avec La Coop fédérée ces mois-ci et que la relation d’affaires avec huit magasins issus du Groupe Yves Gagnon et de Matériaux Létourneau se terminait à la fin de l’année courante.

Je lui ai aussi mentionné que des mouvements semblables de départs et d’arrivées survenaient chez toutes les autres enseignes.

J’ai été très clair avec le journaliste à l’effet que même si le mouvement de maraudage est amplifié par divers facteurs, nos statistiques n’appuient pas du tout les titres ni les textes de leur quotidien qui prétendent qu’il y a « une guerre » chez RONA ou à l’intérieur du Groupe BMR.

Taxer de saignée ou de climat de colère la situation chez deux de ces enseignes en particulier, c’est un pas que le journaliste s’est permis de franchir avec, selon moi, un peu de légèreté. Je lui ai répété : il y a des pertes chez ces bannières, certes, mais aussi des gains, comme il y en eu chez les autres.

Étant mué par la défense de l’intérêt général et suis sans aucun parti-pris, je ne me suis évidemment pas aventuré à commenter les relations intestinales entre les marchands et leurs bannières puisque jamais ce genre de sujet n’est abordé au conseil d’administration ni dans mes rencontres. Cela ne m’intéresse nullement. Qu’un marchand passe de Home Hardware à BMR ou qu’un RONA devienne Castle m’importe peu. L’AQMAT agit en quelque sorte en père de famille : tous ses enfants sont égaux, on se doit de les aimer également, peu importe avec qui ils se marient. Et si l’un d’entre eux est malmené, je serai toujours là pour l’aider.

Je n’ai pas agi différemment dans le cas particulier du Groupe Yves Gagnon. J’ai reçu de la part de trois fabricants des critiques à la suite de notre article annonçant la décision de La Coop fédérée de ne pas poursuivre sa relation d’affaires avec ce marchand. Ces observateurs me disaient qu’on véhiculait des mensonges parce que c’est la famille Gagnon qui quittait la bannière.

Je ne mange pas de ce pain. Je me nourris de faits.

Quelle est la seule réalité vérifiable : la direction du Groupe BMR a annoncé qu’elle mettait fin le 31 décembre à sa relation avec deux groupes de marchands. Ces derniers n’ont pas fourni de communiqués contradictoires. Dès lors, qui serais-je pour lancer d’autres rumeurs que cette version officielle ?

S’il est vrai qu’une chaîne est aussi forte que le plus faible de ses maillons, nous ne pouvons espérer être plus fort en se diminuant les uns les autres.

En ce monde de « fake news » où des citoyens et des entreprises s’amusent à allumer des feux, l’AQMAT doit être là pour jouer au préventionniste et au pompier. C’est ce qu’on fait et c’est ce qu’on continuera de faire.

 

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