Hausse du salaire minimum à 12,50 $ : impact mitigé dans les quincailleries

Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) se dit préoccupé face à l’annonce du gouvernement du Québec de hausser le salaire minimum à 12,50 $/heure en mai 2019.  Le secteur du commerce de détail ainsi que celui de la restauration seront les plus touchés par cette hausse, estime-t-on au CQCD. Dans les quincailleries et des centres de rénovation, l’impact sera mitigé, si on se fie aux données du « Diagnostic 2017 sur l’état de santé des quincailleries et des centres de rénovation », produit par l’AQMAT.

Dans le monde de la quincaillerie, la situation diffère quelque peu de celui de la restauration, par exemple, ou d’autres types de commerces de détail. L’opération DIAGNOSTIC venait répondre à une lacune importante en matière de données marketing stratégiques. Elle a permis également de mesurer l’état de santé des quincailleries et centres de rénovation du Québec.

Dans ce contexte, l’AQMAT a conduit une enquête auprès de ses membres. Précisons qu’il y a 990 quincailleries et centres de rénovation au Québec et que l’AQMAT comptait au moment de l’exercice, parmi ses membres, 725 quincailleries et centres de rénovation, soit 73 % des commerces du secteur. Le membership de l’AQMAT est donc représentatif du marché.

Dans son « DIAGNOSTIC 2017 sur l’état de santé des quincailleries et des centres de rénovation « , l’AQMAT avait pu observer que peu d’employés étaient payés au salaire minimum (10,75 $ à l’époque) dans les quelque 120 magasins participants à l’exercice.

On y voit clairement qu’entre les salaires moyens payés chez les plus petits des répondants et les plus grands, il y avait en 2017 un écart de l’ordre d’un dollar de l’heure. Mais à regarder de plus près, les magasins de formats intermédiaires ne suivent pas la même logique.

Les salaires représentent une part importante de la charge financière des quincailleries et centres de rénovation. Comme le démontre le tableau ci-bas.

Source : L’état des quincailleries et des centres de rénovation – Étalonnage comparatif (benchmarking) 2017

Toutefois, les salaires déclarés par les 121 commerces montrent que le salaire minimum est rarissime : parmi les 11 catégories d’emplois sondées, tous les effectifs gagnaient plus que 10,75 $ (le salaire minimum de l’époque). Dans la catégorie des caissiers-caissières, la moins bien rémunérée de ces commerces, la presque totalité gagnaient déjà en 2017 plus que le salaire minimum qui sera en vigueur le 1er mai prochain, soit 12,50 $, comme le démontre le tableau ci-bas.

Source : L’état des quincailleries et des centres de rénovation – Étalonnage comparatif (benchmarking) 2017

À l’AQMAT, on est d’avis que depuis 2017, les salaires ont certainement connu une certaine augmentation dans la plupart des groupes d’emplois de nos quincailleries et centres de rénovation, éloignant encore davantage le traitement des employés du salaire minimum.

Une hausse de 4,17 % le 1er mai

Jean Boulet, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, a annoncé que cette hausse de 4,17 % profitera à 288 200 salariés québécois. L’augmentation vise l’amélioration de la qualité de vie des travailleurs à faible revenu qui pourront profiter davantage de la croissance de l’économie alors qu’on veut relever le ratio entre le salaire minimum et le salaire horaire moyen. En 2018, le salaire horaire moyen était d’environ 25$ de l’heure au Québec.

En terme de dollars, on parle d’une hausse de 0,50$, soit 0,25$ de moins que l’année dernière, alors qu’on avait eu droit à l’augmentation du salaire minimum la plus importante de l’histoire du Québec. Cette augmentation permettra aux employés à bas salaire d’empocher de 400$ à 650$ de plus annuellement, selon le nombre d’heures travaillées. 

« Au Québec, 94 % des détaillants ont moins de 50 employés. Ce seront les réelles victimes d’une telle hausse. La marge de profit net moyenne d’un détaillant au Québec est de 2 %. À chaque hausse salariale, c’est la survie des petits détaillants qui est en danger. Il ne faut pas oublier que ces détaillants jouent un rôle économique et social dans leur communauté.» affirme Léopold Turgeon, président-directeur général du CQCD.

Finalement, le CQCD conclut en se disant préoccupé quant à l’intention du gouvernement du Québec d’aller de l’avant avec une hausse du salaire minimum à 15 $/heure. Il faut prendre en considération que la valeur d’un 15 $, d’une région à l’autre, que ce soit Calgary, Montréal ou Toronto, n’est pas la même.

 

 

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