Leçon à tirer de la mort d’un charpentier-menuisier posant du revêtement extérieur

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, la CNESST, a présenté son rapport d’enquête sur l’accident qui a causé la mort de Kevin Bernier, 20 ans, sur le chantier d’agrandissement d’un bâtiment de ferme à Saint-Jean-de-Dieu le 17 novembre 2017. L’enquête a permis d’établir que deux causes expliquent l’accident.

La première cause est la méthode de travail utilisée. En raison d’un amoncellement de neige et de glace, la plateforme élévatrice en cause était légèrement en retrait du bâtiment agricole en construction.

Ce qui forçait Kevin Bernier et son collègue à se pencher pour poser le revêtement extérieur sur le bâtiment agricole. C’est en se penchant qu’un des deux travailleurs a accroché accidentellement la commande de la plateforme, ce qui a déclenché son soulèvement vers le haut.

Les deux travailleurs se sont retrouvés coincés entre la plateforme et le bord du toit du bâtiment de ferme en question. Le collègue de M. Bernier a réussi à atteindre le bouton d’arrêt d’urgence de la plateforme et d’en stopper l’ascension. Après un certain temps, il a également réussi à actionner le levier de commande, qui se trouvait sous M. Bernier, pour faire redescendre la plateforme au sol. Il s’est ensuite dirigé vers la résidence du propriétaire de la ferme pour demander de l’aide. Les secours ont été appelés sur place. M. Bernier a été conduit par ambulance au Centre hospitalier de Trois-Pistoles, où son décès a été constaté.

Le deuxième facteur dans cet accident de travail est que le bouton d’arrêt d’urgence de la plateforme n’était pas enfoncé comme il est recommandé de le faire dans le manuel d’instruction du fabricant. « Dans le manuel qui nous a été fourni, il y a une information [qui nous indique que], lorsqu’on est arrivé à la zone de travail voulu, on doit enfoncer l’arrêt d’urgence, et automatiquement, ça élimine les mouvements involontaires de la plateforme », explique Luc Lepage, inspecteur à la CNESST.

Suivis de l’enquête

La CNESST a transmis le rapport d’enquête aux différentes associations du domaine de la construction du Québec. « Pour que cet événement serve, on va diffuser ses informations et ces résultats d’enquête », dit Sébastien Tanchoux, directeur du Service prévention, inspection à la CNESST pour le Bas-Saint-Laurent

L’Association canadienne de normalisation sera aussi informée des conclusions de l’enquête.

L’organisme va aussi entrer en contact avec les établissements de formation qui offrent des programmes d’études liés aux métiers de la construction pour sensibiliser les futurs travailleurs à l’importance de respecter la bonne marche à suivre pour le fonctionnement des équipements.

Au Québec, en moyenne 30 jeunes travailleurs de moins de 24 ans se blessent quotidiennement.

Les procureurs de la CNESST n’ont pas encore délivré de constat d’infraction à Construction François Jean dans ce dossier. Ils ont un délai d’un an à partir du jour de l’accident pour le faire.

Photo d’entête : la plateforme élévatrice et le chantier de construction où est survenu l’accident sur une ferme à Saint-Jean-de-Dieu, dans le Bas-Saint-Laurent.

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