Le Groupe-conseil sur la consommation énergétique des ménages, créé à l’instigation du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN), avait pour mandat de faire des recommandations au gouvernement pour réduire la consommation énergétique des ménages. Il découle du dépôt de la « Politique énergétique 2030 L’énergie des Québécois : Source de croissance » en 2016. Ce groupe est co-présidé par un représentant de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). L’AQMAT est co-signataire du rapport déposé récemment.
La cible que s’est donnée le gouvernement consiste à mettre en oeuvre 75 % des mesures recommandées par le groupe-conseil d’ici 2020. Ce groupe est sous la responsabilité de l’organisme Transition énergétique Québec (TEQ), qui répond à la volonté du gouvernement d’assurer la transition énergétique du Québec. Sa mission est d’en soutenir, stimuler et promouvoir la transition, l’innovation et l’efficacité énergétiques ainsi que de coordonner la mise en oeuvre de l’ensemble des programmes et des mesures nécessaires à l’atteinte des cibles énergétiques définies par le gouvernement.
Tous les cinq ans, conjointement avec ses partenaires, TEQ élabore un plan directeur. Ce dernier contient un ensemble de moyens qui permettront d’atteindre les cibles du gouvernement. Le premier plan directeur couvre la période de 2018-2023.
C’est dans ce contexte que TEQ a pris en charge la coordination du groupe-conseil dont les travaux servent notamment à formuler des pistes d’intervention pouvant être intégrées dans le premier plan directeur du gouvernement du Québec en matière de transition, d’innovation et d’efficacité énergétiques.
Les principaux enjeux
Lorsque l’on inclut les copropriétés, 46 % des ménages québécois habitent des immeubles à logements (ce qui comprend les appartements dans des maisons de plain-pied, des duplex et autres maisons attenantes). La clientèle des immeubles multilogements affiche une grande diversité; elle peut être locataire ou propriétaire et il est possible que ce ne soit pas elle qui assume les coûts d’énergie.
Historiquement, il a toujours été plus difficile d’inciter cette clientèle à se soucier d’efficacité énergétique. De manière générale, l’offre en matière d’efficacité énergétique convient mieux à la clientèle qui réside dans une habitation de type unifamilial, plus homogène, et pour laquelle le cadre économique, législatif et réglementaire est moins complexe. En ce qui concerne ce type de logements, les investissements qui sont faits pour réaliser des économies d’énergie réduisent les coûts de chauffage et favorisent directement le propriétaire-occupant. Ce qui n’est pas le cas pour les logements locatifs, puisque 74 % des locataires paient le chauffage et que le propriétaire de l’immeuble ne bénéficie pas de réductions sur ces coûts.
La réduction de la consommation énergétique des ménages passe par une approche qui tient compte de la diversité et des besoins des différents types de clientèles du secteur résidentiel, particulièrement celles qui habitent dans des immeubles multilogements. L’offre doit être adaptée en fonction des réalités propres à chaque clientèle afin de l’inciter à appliquer des mesures d’efficacité énergétique.
Recommandations
Les membres du groupe-conseil ont constaté que les facteurs de succès pour assurer une baisse importante de la consommation énergétique des ménages nécessitent la mise en place d’un bouquet de mesures répondant à différentes préoccupations. Les objectifs et mesures doivent notamment :
améliorer la prestation de services;
améliorer la mise en marché;
sensibiliser et éduquer (information neutre et crédible);
bonifier et diversifier le soutien financier offert;
développer l’expertise en matière d’efficacité énergétique dans l’industrie;
actualiser le cadre législatif et réglementaire.
On peut consulter le rapport ICI.