Retour prévisible en force du transport du bois par train

Le camion a détrôné le train et encore plus le bateau ou l’avion comme mode de transport préféré des producteurs de bois d’ici. Mais ça pourrait changer : le CN a annoncé l’achat de 350 wagons spéciaux à cet effet.

« Nous investissons pour stimuler l’économie en mettant en place le matériel roulant, l’infrastructure et l’effectif pour répondre aux besoins croissants de nos précieux clients, a déclaré Jean-Jacques Ruest, président-directeur général par intérim du CN.

On devrait commencer à recevoir à compter de septembre prochain les nouveaux wagons à support central sans appuis de 73 pieds. Voir les spécifications techniques ici : /wp-content/uploads/2018/05/fp-centerbeam-car-fr.pdf

Le CN envisage également d’acheter ou de louer 300 autres wagons.

Ce printemps, le CN a lancé son plus important programme d’investissements dans l’infrastructure, qui comprend un montant de 400 M$ visant à augmenter la capacité des voies et des triages afin de gérer l’accroissement du trafic entre sa région de l’Ouest et Chicago. Ce programme comprend la construction de voies d’évitement et de tronçons à voie double, qui profiteront aux marchés des produits forestiers, des céréales, du charbon, de la potasse et du transport intermodal.

Après l’ajout de centaines de chefs de train sur le terrain depuis le début de l’année, le CN continue d’embaucher dans l’Ouest canadien. Par rapport au nombre de chefs de train disponibles l’hiver dernier, environ 1 250 chefs de train de plus seront sur le terrain d’ici l’hiver prochain.

La « pitoune » a longtemps fait partie du décor de nos rivières. Pendant presque un siècle, les cours d’eau ont en quelque sorte servi d’«autoroutes» au transport des billes de bois. Dans les années 1980, des mouvements environnementalistes ont commencé à réclamer la dépollution de la rivière et l’arrêt du flottage. On lorgne maintenant du côté du transport ferroviaire.

« Voilà une excellente nouvelle pour ceux qui militent en faveur de la lutte à la congestion routière, d’une part, et la lutte aux GES d’autre part. Cela devrait obliger tout le monde à considérer des alternatives au camionnage », affirme pour sa part le président et chef de la direction de l’AQMAT, Richard Darveau.

Selon un reportage de la revue Opérations forestières et de scierie, le transport des produits du bois par train n’est pas considéré comme dangereux. Par contre, il subit le contrecoup des pressions sociales, notamment en matière de sécurité et d’entretien des rails et des équipements. L’entretien des voies et des équipements coûte cher aux petits opérateurs, tout autant que le transport par camion, surtout sur de grandes distances entre les usines de sciage et leurs clients. « Lorsque le transport par rail des ressources et des biens manufacturés est compromis, le transport routier devient la seule option et représente des coûts additionnels énormes », explique-t-on.

Pour sa part, le Conseil pour l’industrie forestière du Québec (CIFQ) voit l’engagement du CN d’un bon œil. Dans un communiqué à ses membres, le Conseil dit suivre de près la situation et les impacts de cette annonce sur l’industrie québécoise.

Au Québec, on transporte ainsi des milliers de mètres cubes de bois d’œuvre d’un bout à l’autre du territoire, vers les marchés de l’est de l’Atlantique et le sud des États-Unis. En mars 2013, Groupe TYT a annoncé avoir investi 750 000 $ pour aménager son premier centre de transbordement à Québec pour desservir les régions de la Côte-Nord, de la Beauce, de la Mauricie, du Saguenay, du Bas-du-Fleuve et d’autres régions. La capacité de transbordement à l’entrepôt de Québec est en voie de doubler et passer à 6000 wagons par année.

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